« It is a commonplace that the history of civilisation is largely the history of weapons. » - George Orwell

Le 6 Aout 1945, la bombe atomique Little Boy explose dans le ciel du Japon. Les images effrayantes et surréalistes défilent sur les écrans de télévision du monde entier, soulevant un vent d’inquiétude. Malgré cela, chaque pays cherchera à acquérir cette technologie, dans un désir d’afficher puissance et pouvoir de dissuasion face à n’importe quel rival.

Mais la possession de cette arme de destruction massive ne suffit pas à empêcher les Etats Unis et l’URSS d’entrer en conflit et de faire progressivement monter une pression qui alarme et angoisse. Les rumeurs vont bon train, la presse s’affole et à la télévision, est cultivé cette image de l’ennemi, du mal, de la toute puissance américaine d’un côté et de la force russe de l’autre. Le monde regarde, effaré, ce conflit gagner en ampleur, craignant à mesure que le temps s’écoule, une guerre atomique qui aurait sur le monde, des conséquences irréversibles et fatales.

Un vent de panique grimpe petit à petit au sein de la population part l’atmosphère anxiogène. Et la pression médiatique et autre guerre froide. Forcée de réagir, plusieurs pays lancent des appels à projets dans le but de trouver une stratégie de repli, de quoi sauvegarder les leurs et plus largement la race humaine, via un système de bunkers. L’idée séduit, les médias vendent le concept à toutes les populations et les choses s’accélèrent. C’est finalement l’entreprise Habitech Corporations et son leader charismatique, Jack Hill, qui remportera le marché et lancera dans la foulée, la construction de ces fameuses stations. Chaque étape du projet sera offerte au public via des communication de presse soignées et une propagande maitrisée. Tous veulent savoir, tous sont curieux et tous rêvent secrètement d’obtenir leur place dans ce monde d’après.

Celui qui survivra.

Aussi, lorsque le projet s’achève et que la société et la planète explosent sous un conflit ayant atteint son paroxysme, la civilisation s’enterre. Les privilégiés de ce monde ayant obtenus leur place par la voie légale et le mérite, comme ceux ayant marchandés et usés de combines peu scrupuleuses, se côtoient désormais dans ce monde d’après. Ce monde fuyant le conflit, la fin d’une société et d’un univers que tous croyaient pérenne mais qui s’écroule aujourd’hui.

Nous sommes le trois décembre 1962.

Cinquante ans plus tard, en 2012, la vie a désormais trouvée son rythme dans la station OD-355-A et chacun s’acclimate à sa façon dans cette société multiculturelle, basée sur le partage et les ressources communes. Si certains se font parfaitement à cette vie enterrée, dans une forme de confort salutaire, d’autres, eux, vibrent du désir de découvrir l'extérieur. Cette terre ravagée qui aujourd'hui ne survie qu'au travers des photos usées et des histoires "d'avant". Les idéologies s'affrontent sur la station à la localisation inconnue, dans un maelström de 12500 vies humaines qui ont appris à vivre ensemble. Mais dont les désirs opposés déchirent de plus en plus un équilibre acquis au fil des années.

Le saviez-vous ? Dans la capital du Venezuela, à Caracas, on trouve une tradition quelque peu insolite. Pour célébrer la naissance de Jésus, les habitants de la ville se rendent à la messe, comme beaucoup de gens. Le petit truc qui change, de très nombreux Caraqueños se rendent à l'église... en patin à roulettes et en rollers ! Ce rituel est tellement ancré dans les habitudes de la ville que tout est fait pour faciliter ce mode de circulation. C'est pour cela que, pendant les quelques jours de la Nochabuena, les routes sont interdites aux voitures tout la soirée et la nuit.