# Lokhas
Administratrice
Date d'arrivée sur PRD : 06/07/2011
Messages postés : 23815
Prénom : Micka
Ton âge : 28
Mon CV PRDien
Dédicaces:
A savoir sur moi:
Mes personnages RPG:
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Gagnants des Battles Littéraires
Récapitulatif
Ce sujet vous permettra de découvrir ou redécouvrir les battles littéraires qui ont eu lieu et quels en sont les gagnants !
#1 Hermine • La dichotomie entre deux éléments généralement opposés
- Spoiler:
- Ah... Il a déchiré bien des régions, il est sujet à problème et a causé plus d'un moment gênant dans les pâtisseries viennoiseries... L'éternel débat "Dit-on chocolatine ou pain au chocolat ?". Alors, laissez moi vous expliquez, mes jeunes amis, pourquoi la première réponse est toujours la meilleure. D'abord, le mot chocolatine est léger en bouche, quand vous passez commande vous n'avez aucune chance de bloquer en le prononçant. Ensuite, dites moi ce qu'une chocolatine peut désigner d'autre ? Rien ! Une chocolatine, c'est une chocolatine et rien d'autre ! Alors qu'un pain au chocolat... ça peut-être bien des viennoiseries. Notamment des brioches au chocolat. Et puis, c'est extrêmement mal choisi comme appellation, ce n'est même pas à base de pâte à pain que cet exquis petit morceau de paradis est confectionné. Encore une bonne raison de dire chocolatine mes petits amis.
Toujours pas convaincu ? Vous êtes durs en affaires, dis donc ! Revenons donc à l'histoire ! On retrouve dans l'histoire de l'arrivée des viennoiseries un croissant fourré au chocolat (Schokoladencroissant), qui est apparu dans la première bouloengerie viennoiserie française dirigée par l'autrichien Auguste Zang. L’entendant vendre des « Schokoladencroissant » avec son accent autrichien, les français auraient progressivement transformé le mot en « Chocolatine ». Qui plus est, à l'époque, le terme "pain au chocolat" désigné un morceau de pain où l'on fourrait un morceau de chocolat pour le goûter des écoliers. Donc, depuis son apparition, cette viennoiserie répond bien au nom de Chocolatine !
#3 Caput Draconis • La piraterie
- Spoiler:
- 1505, LA ESPAÑOLA.
L’astre solaire régnait en maître dans le ciel, réchauffant la mer turquoise des Caraïbes, illuminant les toits orangés de l’île et surplombant la bataille en cours qui opposait, d’un côté, la Marine Royale britannique à l’Armada espagnole, et de l’autre, des gardes espagnols à des prisonniers de tout horizon qui venaient de s’échapper de la prison. Ces derniers avaient rassemblés leurs forces, qu’ils soient portugais, britanniques, français ou espagnols afin de s’en sortir face à des gardes qui ne savaient plus quoi faire et qui commençaient à se diviser alors que les boulets en fer des canons britanniques poursuivaient leur entreprise, détruisant tout bâtiment sur leurs passage.
Un adolescent de seize ans était parmi les belligérants. Celui-ci s’était retrouvé au milieu de la bataille malgré lui et combattait désormais aux côtés des prisonniers qui tentaient de s’enfuir de l’île. Leoncio Buenaventura était espagnol, mais de mauvaises circonstances l’avaient menés vers la prison de La Española avant que l’affrontement éclate. Le jeune homme n’était nul autre que le fils du Gouverneur destitué, Alejandro Buenaventura, et accessoirement le premier garçon d’une fratrie de cinq enfants. Armé d’un sabre dérobé près d’un cadavre, le jeune homme se battait avec la fougue d’un étalon andalou et la rage d’un lion face à ses adversaires. Appliquant les leçons que son Maître d’armes lui avait enseigné durant ses cours d’escrime, il ne faisait pas de zèle et se contentait de mettre ses ennemis hors d’état de nuire. Un homme vint rapidement lui prêter main forte et une voix familière surgit alors tout près de lui :
- On doit s’emparer de cette frégate si on veut avoir une chance de quitter cette île en vie !
En tournant rapidement la tête, Leoncio constata qu’il s’agissait de Benedicto De La Fuente, son parrain qui avait été timonier dans l’Armada espagnole. La chemise réduite en lambeaux que Benedicto portait indiquait qu’il avait été fait prisonnier par les hommes qui ont arrêtés puis assassinés la famille de Leoncio. Le regard du jeune Buenaventura se dirigeait désormais vers un navire de guerre amarré et aux voiles repliées. C’était le seul vaisseau encore disponible. Comprenant l’urgence de la situation, le Lionceau mit le sabre dans son fourreau et suivit Benedicto, plongeant ainsi dans l’eau de la mer des Antilles. Ils traversèrent la zone qui les séparait de L’Esperanza à la nage. Une fois à bord, les deux hommes s’attendaient à combattre des Corsaires espagnols, mais le navire était vide. Benedicto descendit dans les cales, Leoncio sur ses talons. Tous deux tenaient à nouveau leurs sabre dans la main, pensant rencontrer d’éventuels adversaires réfugiés dans cet endroit. Mais ils ne trouvèrent que des marins ayant refusé de combattre par conviction ou parce qu’ils étaient effrayés. Tel un seigneur, De La Fuente leur proposa deux issues sous le regard admiratif de son filleul : rejoindre le nouvel équipage de L’Esperanza et combattre pour sortir du port ou rester dans les cales en tant que civil en attendant la prochaine escale pour débarquer du navire. Ceux qui choisirent de se battre contre leurs anciens frères d’armes rejoignirent ainsi le pont supérieur de la frégate où les prisonniers rescapés s’étaient déjà rassemblés et les autres restèrent dans les cales.
- Vas décrocher le pavillon, mon petit ! S’il flotte toujours là-haut alors que nous tentons de quitter le port, on n’ira pas bien loin !
Le jeune homme acquiesça sans un mot et entama son ascension sur les cordages du navire alors que les voiles se tendaient sous ses yeux. Les matelots les avaient libérées et alors que Benedicto tenait la barre du gouvernail, la frégate prenait de la vitesse et quittait peu à peu le ponton. Le jeune homme accéléra la cadence et parvint au sommet du mât principal. De là, il détacha le drapeau de l’Empire espagnol et le plia avant de le fourrer dans la poche de son pantalon. L’Esperanza n’était plus un navire ibérique. Les britanniques n’avaient plus aucune raison de l’attaquer.
Les teintes orangées et lavandes du coucher de soleil tapissaient désormais le ciel. Leoncio descendit aussi vite que possible alors qu’à sa gauche, un matelot s’exclamait :
- A bâbord capitaine ! Une caravelle espagnole ! Est-ce qu’on la coule ?
Les membres de l’équipage acquiescèrent d’un « Oui ! » à l’unisson.
- On la coule, s’écria Benedicto De La Fuente. Préparez les canons !
Les canonniers se rassemblaient sur le côté gauche du navire pendant que les autres matelots remontaient les boulets de canon et tout le nécessaire restés dans les cales. Tous chantaient. Cela amusa Leoncio qui se mit à chanter aussi tout en apportant son aide pour glisser les boulets à l’intérieur des canons.
- Feu ! s’écria le maître canonnier du navire.
L’ordre fut repris par les hommes présents le long du bord, si bien qu’il résonnait tel un écho sur le navire. Les mèches furent allumées et rapidement, les boulets en fer se dirigeaient vers leurs cible. Prise au piège entre L’Esperanza, supposé alliée, et la frégate britannique, la Caravelle espagnole coula. Les tuniques rouge ne comprenaient pas ce qui venait de se passer jusqu’à ce que les membres d’équipage du navire espagnol lèvent les bras dans leur direction en signe de victoire.
Une alliance inattendue avait facilité la tâche de la Marine royale britannique.
Forts de leur premier succès maritime, les hommes de L’Esperanza quittaient La Española et se dirigeaient vers des eaux plus profondes. Ce n’était qu’à ce moment là que Leoncio Buenaventura réalisait ce qui venait de se produire : ses parents, ses trois sœurs et son petit-frère furent arrêtés puis assassinés par des hommes qui les avaient tous trahis, ce qui l’avait poussé à se battre aux côtés des prisonniers échappés de la prison et à rejoindre ce navire pour fuir. Son père aurait aimé qu’il rejoigne l’Armada espagnole comme lui autrefois ; il était devenu pirate. Leoncio ne supportait pas l’autorité ; L’Esperanza lui permettrait d’assouvir son goût pour l’aventure tout en restant libre.
#5 Yusuradreams • What happens next?
- Spoiler:
- Je relevai les yeux, croyant avoir mal fermé cette porte qui d’elle-même, inopinément, s’ouvrait en filant ce son plaintif, capable de faire tressaillir dans la nuit ceux qui veillent et de réveiller ceux qui dorment… Je faisais moi-même parti de la première catégorie. Morphée n’était pas parvenu, en cette nuit glacée, à me prendre dans ses filets. Incapable de trouver le sommeil, j’avais jusque-là trouver compagnie et réconfort dans mes lectures.
Dans une faible imitation d’un suricate, je m’étais légèrement relevé... avant de décider qu’en dépit de ma langueur, je me devais de faire l'effort de me lever. Chacun de mes gestes était emprunt de la fatigue que l’on ressent après une journée de dur labeur. Cette dernière était la raison pour laquelle le sommeil me fuyait. Le repos est un amant ingrat : plus on lui en donne, plus il nous embrasse et nous entraîne en son lit. Si au contraire les circonstances nous astreignent à le laisser de côté, sans pitié, il nous délaissera jusqu’à ce que nous nous soyons fait pardonner.
Le sol était froid sous mes pieds, et la lumière de mon chevet créait un filet jaunâtre qui s’amincissait à mesure qu’il pénétrait dans le couloir, telle une flèche m’invitant à sortir. Sans trop comprendre la raison de mon geste, j’ouvrais un peu plus la porte, trop curieux sans doute de ce qui avait pu la mouvoir. Un simple coup d’œil m’apprit que j’étais seul, le reste de la maisonnée dormant à poings fermés. Les chanceux !
À peine cette idée me frappait-elle que mon estomac vrombit : dans le silence nocturne, tout bruit paraissait décuplé, pris d’une puissance qu’on ne lui connaissait pas dans l’agitation des occupations diurnes. De toute évidence, cette veillée m’avait ouvert l’appétit : était-ce ce qui avait poussé l’entrée de ma chambre ? Un signe pour me tirer hors du monde lyrique de la poésie vers celui, plus prosaïque, des plaisirs sucrés ?
Sans réponse à ces questions et peu enclin à l’indécision, j’attrapai ma robe de chambre et la passai dans un geste vif. Un lait chaud avec du miel me serait peut-être utile pour atteindre le chemin des rêves. C’est ainsi que je pris celui des cuisines, faute de mieux.
#2 Mistyque • Un monde imaginaire
- Spoiler:
- Journée épuisante, douce sensation de m’allonger dans les bras tout juste frais, un sourire s’empare de mon visage alors que mon esprit vagabonde doucement vers le pays des rêves. Pays magique où la nonchalance prédomine. Une bonne nuit de repos qui se trouve troublée alors que j’ai l’impression de venir tout juste de m’endormir. « Debout, réveilles toi m’man »… quoi mais depuis quand suis-je devenue maman ? Non mauvais rêve, cela ne peut être que ça.
Je me retourne dans mon lit dans un craquement de brindille ? Quoi ? Mais depuis quel instant j’ai du bois dans mon lit ? Et cela me gratte… non mais sérieusement, il se passe quoi ? « Debout maman, tu as dit qu’on allait pouvoir tenter de voler aujourd’hui, s’il te plaiiiit ». Il vient un moment où il faut que j’ouvre les yeux, les paroles résonnent dans ma tête alors que je les ouvre. Peut-être aurais-je du les garder fermés après tout car ce que je vois me sidère. Mes bras ne sont plus, mon corps n’est plus, plumes ? ailes ? Couleur noir et blanche prédominante, je suis dans l’incompréhension la plus totale.
Quelques minutes avant dans mon lit, je me retrouve désormais dans un nid… je ferme les yeux, pensant à un cauchemar, je ne vois que ça d’autant que j’ai le vertige ! Triste conséquence de l’instant, je n’ose regarder vers le sol, c’est pour ainsi dire impensable ! Mais des voix se font entendre de nouveau « mamannnn » horrifiée je me retourne pour faire face à trois petites pies.. oui c’est ce que l’on appelle des pies mais dans mon monde d’humain ; en regardant aux alentours je ne vois nulle maison, nulle présence humaine ; le monde que j’ai connu existe-t-il vraiment ? Ou n’est-ce qu’une illusion depuis bientôt 30 ans ?
Je continue de réfléchir ai-je trop consommé hier soir ; fichtre, je ne me souviens de rien, comme si un saut temporel avait eu lieu. Je suis forte de caractère, j’ai vu des choses toutes plus étranges les unes que les autres surtout dans mon métier de soigneur animalier mais là cela commence à dépasser l’entendement… Je suis nulle habituée à la maternité ni même à l’éducation et surtout comment apprendre à voler à ceux qui prétendent être mes enfants alors que je ne le sais même pas moi-même ?
Troublée, je les regarde avant de tenter de leur répondre ; mais on fait comment pour parler quand on est oiseau ? Je me pique avec mon bec, cherchant à me réveiller de ce rêve qui semble en être un ? A moins que je ne sois morte et que je sois réincarnée en pie ? Oui c’est peut-être cela le problème après tout non…. J’imagine ci-git, mon nom, célibataire endurcie, morte dans son sommeil… je ris ou plutôt chante ; bon cette pensée a au moins le mérite de me faire rire…. C’est déjà ça.
« mamannn » triste rappel des oisillons tout juste nés visiblement me ramenant à cette étrange réalité. Je leur fais face, me remettant debout sur mes pattes, les entourant de mes ailes, je tente quelques mots « ne vous inquiétez pas tout va bien se passer, je vous montre comment on fait et après vous y allez un par un, pas tous en même temps, bien entendu que je puisse vous venir en aide si jamais ».
Je me perche sur le côté du nid, cette petite voix me disant de ne pas regarder en bas ; mais de manière irrémédiable l’interdit m’attire et je me trouve aspirée par le sol, dans une chute libre, je crie ou je chante nul ne le sait avant de commencer à battre de mes ailes et de partir dans un rire tonitruant. Les animaux de la prairie s’éveillent minute après minute sous le chant mélodieux qui sort de ma gorge alors que je me rends compte que je plane.
Bon ce n’est pas tout mais maintenant que j’ai apprivoisé ce corps de pie j’ai des enfants à surveiller, je crois. Je m’oriente quelque peu maladroitement vers le nid perché un peu plus haut pour les retrouver. D’un signe de tête j’invite le premier à se lancer et étrangement je les vois se débrouiller tout aussi bien que pour ma part il y a quelques minutes… sottise, après tout, ils ont cela dans le sang eux… bon peut-être que moi aussi désormais non ? C’est que je commence à m’y faire tout doucement de voler, sans appréhension du vide.
Il y a quelques minutes encore j’étais troublée, incompréhensive et cette sensation de vol, de cette liberté, légèreté me procure un bien fou. Qui l’eut cru. La seule question qui perdure en mon esprit à l’heure actuelle c’est où sont les humains ? Je n’en vois nulle trace. Mes enfants sont retournés au nid pendant que je m’aventure à plusieurs mètres, peut-être même kilomètres sans trouver une seule âme humaine. Mon cœur se contracte. Cette aventure est particulière et me fait du bien mais j’aimerais bien retrouver mes petites habitudes…
Je m’arrête un instant sur une branche d’un arbre rêveuse, ce fond d’inquiétude perceptible, jusqu’à un nouveau bruit me tirant d’une rêverie « bip bip » ; je vois un tracteur à peine plus loin ; dieu soit loué des humains !! Je ne suis pas totalement perdue mais reste oiseau ; je vais pour m’envoler mais je suis comme scotchée à la branche et ce « bip bip » incessant qui commence à me faire sérieusement mal à la tête… j’ai envie de le faire cesser, je veux me rapprocher de ce tracteur qui produit ce bruit ; mais il s’intensifie alors que ma vue se brouille jusqu’à sombrer dans une inconscience complète, l’impression de tomber de ma branche où j’étais fermement accrochée.
Inconscience, doux réveil ou brutale réalité peut-être quand mes yeux d’humaine s’ouvrent de nouveau sur le lit où je me suis endormie. Le bip bip strident du réveil retentit que j’écrase avant de me relever, ouvrir les volets, profiter de la lumière naissante du soleil. J’ai rêvé… un rêve bien étrange procurant bien des légèretés. Me penchant à la fenêtre je vois un nid plus loin une pie me regardant… c’est étrange on dirait qu’elle m’a fait un clin d’œil. Je souris simplement… cauchemar, rêve ? quoi qu’il en soit c’était bien étrange….
#6 Tristis • Monde futuriste
- Spoiler:
- Aujourd'hui, c'était le grand jour ! Aiden allait enfin commencer sa nouvelle vie, sa vie de policier ! Il était tout excité et il avait repassé de manière impeccable son uniforme juste avant de se coucher. Évidemment, le jeune homme s'était réveillé bien avant que son réveil sonne. Une douche, un petit déjeuner et un brossage de dents plus tard, Aiden prenait la route en direction du commissariat. Ses prunelles vertes observaient les différentes personnes qui se pressaient dans la rue pour se rendre où ils devaient se rendre. Tout un tas de questions se bousculaient dans l'esprit d'Aiden : Qui était son partenaire ? Quelle allait être sa première mission ? Est-ce que son Capitaine allait être quelqu'un de bien ? Tout un tas de questions qui n'allaient pas tarder à avoir une réponse.
Les effectifs furent passés en revu par le Capitaine en charge de la brigade et Aiden s'empressa de se diriger vers le tableau des binômes. Il repéra rapidement son nom et un enchaînement de lettres qui se trouvaient à la suite de son prénom. Qu'est-ce que c'était que ça ? F04-212 ? C'était pas un nom et un prénom ça. Mais plutôt, un numéro de série ?
- Bonjour Aiden. Je suis votre coéquipier. J'ai hâte de travailler avec vous. Nous allons faire une super équipe !
Lentement, Aiden se tourna vers la voix robotique qui venait de s'élever derrière lui. Un humanoïde ? Mais qu'est-ce qu'il faisait ici ? Les humanoïde ne travaillaient pas ici, un humanoïde ne pouvait pas être policier ! Au même moment, le jeune policier croisa le regard du Capitaine.
- Aiden !
- Capitaine ?
- Je crois que vous venez de faire la connaissance de F04-212, il sera votre coéquipier !
- Mais Capitaine, un humanoïde ne peut pas être policier.
- F04-212 est le sujet 0 ! Il nous aidera a déterminer si les humanoïdes peuvent remplacer les humains pour certaines tâches.
- Mais.. Je.. Capitaine.
- Ne discutez pas Aiden, c'est comme ça. Il sera votre coéquipier.
Sans laisser le temps à Aiden d'ajouter quoique ce soit, le Capitaine tourna les talons pour quitter les lieux. Aiden se retrouva donc en tête à tête avec F04-212. Super. Les prunelles vertes du jeune policier lancèrent des éclairs en direction de l'humanoïde qu'il tenta de semer dans les couloirs du commissariat. Comment avaient-ils pu le mettre avec un humanoïde ? Aiden voulait être policier, il ne voulait pas être le sujet d'une expérience étrange qui a pour but de remplacer les humains dans le métier de flic ! C'était n'importe quoi cette histoire et Aiden allait devoir trouver une solution. Une solution pour se débarrasser de F04-212.
#7 Horliana • Rencontre inattendue
- Spoiler:
- Le soleil était haut dans le ciel ce jour-là. C’était une de ses matinées de printemps où la douceur de l’air se mêlait agréablement avec quelques rayons de lumières. Les rues de Strasbourg fourmillaient déjà d’une multitude de passants. Attachés-caisses et dossiers sous les bras ils se bousculaient les uns les autres pour rejoindre précipitamment leur lieu de travail. Inolla faisait partie de cette étrange farandole. Un chignon visé sur la tête et la tête ailleurs elle marchait droit devant elle sans prêter attention à ceux qui l’entouraient. Inolla n’avait guère le temps de flâner et encore moins celui de s’attarder, le clocher de la cathédrale au loin faisait déjà résonner neuf heures au loin. Sur ses petits escarpins elle trottinait en direction de la banque, quelques minutes à peine la séparaient d’un rendez-vous important et les minutes filaient comme les petits grains de sables qui s’agitaient tout autour d’elle. La jeune banquière était plongée dans ses réflexions, les chiffres bataillaient déjà dans son cerveau et les bribes du dossier Garibaldi tentaient de se frayer une place au milieu de ceux-ci. Elle était si perdue dans ses pensées qu’elle ne vit par la tache de couleur qui avait jailli au milieu de la vague sombre, elle ne remarque pas que le courant s’était soudain interrompu et elle fut surprise lorsqu’elle heurta un je ne sais quoi qui la noya dans le flot de la foule.
Elle vit d’abord une myriade de tissus de couleurs, du bleu vif saupoudré d’un peu de rose et de vert. Des nuages de tulles blanches et une peau presque opalescente. Tout autour son dossier s’éparpillait en une dizaine de feuilles mi blanche mi noire qui voletaient tout autour de la scène. Inolla légèrement sonnée ne parvenait pas à discerner un visage derrière les couches d’étoffes. Elle fit remonter légèrement son regard, après les soieries en abondance se trouvait une taille et une poitrine enserrées dans un corset. L’engin de torture semblait si étriqué que les faibles inspirations semblaient mourir avant même d’avoir vécu. Puis venait un visage rond, une mouche au coin des lèvres, un nez un peu brusque et une coiffure abracadabrantesque. La femme qui portait tout cet attirail semblait à la fois perdue et hautaine. Malgré la détresse qu’Inolla pouvait lire dans ses yeux elle pouvait décerner une sorte de prétention, du genre qu’elle pouvait rencontrer chez les clients les plus fortunés. L’aristocrate ne jeta qu’un bref regard envers la banquière qui tentait tant bien que mal de se relever. Son tailleur noir était tout poussiéreux et une fine pellicule de poudre blanche recouvrait une bonne partie de celui-ci.
- Vous pourriez regarder où vous marché. Et je vous rappelle que Carnaval est passé depuis plusieurs mois déjà.
Inolla avait haussé le ton, elle était déjà en retard et cette bousculade inopinée allait encore creuser celui-ci. La jeune femme ne comprenait pas que ce que pouvait bien faire une espèce de saltimbanque dans le quartier commerçant de Strasbourg à une heure pareille. En pleine semaine de surcroît. Inolla avait l’habitude des gothiques avec leur tenue noire, des fans de mangas avec leurs couleurs et leur robe sortie des plus belles séries du club Dorothée ou encore de quelques énergumènes au style volontairement provocateur, mais des robes à crinoline sortie tout droit d’un autre siècle elle n’en avait jamais vu.
- Vous pourriez au moins vous excusez au lieu de rester planter là comme une greluche. J’ai un rendez-vous important et une partie de mon dossier a glissé sous votre robe, alors poussez-vous que je puisse le récupérer.
La femme qui lui faisait face réagit enfin. Elle jeta un regard plein de condescendance à Inolla, une lueur de dégoût dans le regard. Il est vrai qu’elle ne reconnaissait rien, à part la cathédrale dont elle pouvait distinguer le clocher au loin.
- Je vous serais grée de vous adresser à moi sur un autre ton. Je ne laisserais aucun serf faire preuve de familiarité avec moi. Je suis la marquise de Garibaldi après tout et bien que j’ignore ce que je fais ici je refuse d’être traité avec un manque de respect.
Inolla ouvrit des yeux écarquillés. Elle cherchait dans la foule le reste de la trouve de théâtre qui devait accompagner l’actrice qui lui faisait face. En temps normal elle aurait été ravie d’assister à une représentation d’histoire vivante au cœur de la ville, mais pas ce matin. Ce matin elle n’avait pas le temps, elle n’avait pas bu son café, s’était extirpée de son lit à la va vite et sentait le stress monter en elle à une vitesse fulgurante. Elle n’avait pas le temps de se disputer avec une femme venue d’un autre temps, pas le temps de faire du spectacle et pas le temps de se montrer sympathique. D’un geste brusque elle poussa la marquise de Garibaldi qui vacilla sur sa crinoline. Inolla avait été plus violente que prévu, mais peu lui importait l’aristocrate qui avait chu à côté d’elle. Elle ramassa ces quelques papiers puis se précipita en direction de la banque. Au milieu de la rue la marquise de Garibaldi s’invectivait contre la petite banquière. Empêtrée sous ses dizaines de couches de tissus, la culotte de coton a l’air libre, la crinoline sans-dessus dessous elle ne parvenait guère à se relever. Qu’elle était donc cet endroit où une noble était renversée par une roturière et où personne ne venait donc l’aider.
Inolla serra la main de Monsieur Garibaldi, le nez un peu brusque, une mouche au coin des lèvres. Ce visage lui disait quelque chose, Garibaldi, Garibaldi…..Seigneur la marquise de Garibaldi…
#8 Psychose • La mort
- Spoiler:
- La première pensée qu’avait Alena à son réveil était pour son défunt fiancé. Le premier geste qu’elle effectuait était de faire glisser sa main vers le côté du lit inoccupé. Un souffle et elle se levait douloureusement.
Saviez-vous que chaque mouvement que fait un dépressif lui parait lourd et insipide? Qu’à chaque parution en société, il doit réfléchir à chacun de ses gestes, même pour attraper sa tasse de café?
Depuis qu’Alena s’est isolée, les aiguilles de l’horloge se sont arrêtées. Les jours se succèdent mais le temps se distord pour ne rester qu’un an en arrière, avant la mort de Morgan. Elle n’a jamais pu se faire totalement à l’idée de l’avoir perdu. Comme il lui paraissait insensé de ne plus pouvoir passer la main dans ses cheveux courts, le réprimander lorsqu’il l’empêchait de faire la cuisine, ou encore sentir ses bras enlacer son corps !
Et si elle le laissait partir, il ne lui resterait plus qu’un trou béant dans son coeur.
Alena enfila sa plus belle robe noire et laissa sa longue chevelure blonde tomber sur ses épaules. Attrapant vivement une pomme et sa théière isotherme pleine de café, elle se dirigea vers la porte d’entrée.
❊ ❊ ❊
Elle s’assit contre la stèle où était inscrit le nom de Morgan Bates. La brise emportait le bruit sourd de son souffle. Le seul son qui venait briser le mutisme qui pesait sur tout le cimetière. Jamais elle n’aurait cru fréquenter un tel lieu si régulièrement. A chaque aube, pour être honnête. Et peut-être importait l’heure tant qu’elle pouvait admirer le soleil se lever. Leur premier baisers s’était déroulé alors que le ciel prenait ses teinte de bleu clair. Ils avaient passé la nuit à marcher et s’étaient arrêtés sur un banc pour faire de cet instant un moment magique. Il ne s’étaient plus jamais quittés.
Ce souvenir fit l’effet d’un couteau dans le coeur de la douce Alena. Et plus fort encore, des lames de rasoir lui coupaient les veines. Elle sortit la pomme de son sac et la posa dans l’herbe.
- Le seul petit déjeuné que je t’ai vu à jamais prendre.
Elle aurait tout donné pour qu’il puisse lui répondre. Un simple mot, un « bonjour » mielleux qu’elle avait eu tant de chance d’entendre. Et comme elle avait peur d’oublier sa voix, elle regardait de vieilles vidéos de son amant. Alors elle se rappelait du ton, de ses mimiques. Tout, comme s’il faisait encore partit de sa vie.
- Tu sais, je n’ai plus goût à rien. Le monde me semble sans vie. Les journées, comme elles se ressembles toutes ! Ça n’a plus de sens, je ne comprends plus rien. C’est comme si … comme si j’étais partie avec toi. Ni vivante, ni morte.
Les larmes quotidiennes coulaient sur ses joues. Elle s’en était accoutumée à tel point qu’elle ne les sentait plus.
- Une chose est certaine. C’est qu’hormis ma peine, je ne ressens plus rien. C’est vide. Le néant.
Elle avala une gorgée de café. Les nuits étaient courtes et agitées, plus encore maintenant qu’elle faisait des cauchemars à répétition. Il lui fallait assez de force pour marcher, se rendre à son travail. Gagner sa vie. Mais Alena panique dès que sa collègue Julia lui adresse la parole. Cela fait un an qu’elle rêve de paix et qu’elle ne sait plus s’adresser à autre chose qu’à se parterre d’herbes de fleurs qui recouvre son Morgan. Son aisance à la discussion s’est transformé en bégaiement.
Autrefois Alena était confiante, elle allait constamment vers l’autre même sans raison. Elle était d’ailleurs certaine que c’était cette joie qui l’animait qui avait séduit son fiancé. Tout deux était diamétralement opposés. Morgan était introverti.
- Tu me manques.
Elle échappa un rire nerveux. Qu’il était tellement gênant et à la fois tellement apaisant de parler à un mort. L’oxymore parfait. Mais elle éprouvait le besoin de lui rappeler à qu’elle point il lui manquait, peut-être en un façon pour faire culpabiliser sa dépouille. S’il l’aimait, il ne l’aurait jamais abandonné
- Tu sais ce que je ressens? Imagine un dédale en différentes teintes de gris, qui mènent chacun vers un ailleurs qui se colore de noir. On est proche de tout ça.
Cette sensation latente que nos connexion nerveuse sont altérées et qu’on ne peut plus fonctionner. Que chaque proposition n’enclencherait qu’un désastre dont on ne pourrait plus jamais se relever. Et la seule chose qui lui permettaient de se lever chaque matin était cet amour qui résonnait partout dans son corps. Voilà, elle était simplement alimentée par un amour à demi mort, mais suffisamment vivant pour qu’elle ne pourrisse pas de l’intérieur. Mais Alena fonctionnait comme un fourbi, répétant chacun de ses gestes machinalement. Et dès qu’il fallait être spontanée, elle paniquait. Comment agir en société sans répéter son texte !
Morgan aurait hait la voir ainsi. Savoir qu’elle ne se sentait plus utile. Qu’elle se disait une parmi tant d’autres. Que si elle disparaissait aujourd’hui personne ne s’en rendrait compte.
Son estomac se serra.
❊ ❊ ❊
Elle était assise devant son ordinateur de son bureau, l’air inactive. C’est alors que l’insupportable Julia fit son apparition dans le champs de vision d’Alena. Celle-ci ôta la main qui soutenait sa lourde tête et fit un geste salutaire à l’intention de la brune.
- Tu devrais songer à porter autre chose que du noir ! Lança Julia maladroitement. Le rouge t’irait si bien.
Alena empêcha son poing d’aller éclater la joue de sa collègue de travail. En réalité, elle n’en aurait même pas eu la force. Elle se contenta d’ignorer les suggestions de cette petite peste sans fond et posa à nouveau les yeux sur son écran.
Julia avait insulté Morgan indirectement. Et cet acte avait généré en Alena plus de colère qu’elle ne l’aurait cru. Si bien qu’elle se leva d’un bond, prit ses quelques affaires et abandonna sa chaise. Personne ne lui prêtait attention et grand bien lui en faisait. Une fois dehors, elle alluma une cigarette, et reprit une gorgée de son café. Des enfants jouaient sur les marches d’escalier. Des passants allaient et venaient. Tous semblaient avoir un but. Et si tout cela n’était qu’une façade, une manière de faire croire que tout est parfait alors que leur vie n’est qu’un gouffre sans fin? Alena avait peur de demain, car elle savait inconsciemment qu’un jour, elle devrait avancer. A vingt-huit ans, on a encore un long chemin à accomplir. Sa mère ne cessait de lui répéter et c’est en partit à cause de ses nombreuses réflexions que la jeune blonde avait coupé net tout contact avec ses parents. Alena avait coupé contact avec tous ses proches le jour même de l’enterrement de Morgan. C’était la dernière fois qu’ils l’avaient vus. Dans son répertoire ne figurait plus que le numéro de son fiancé, de son banquier, et de son patron.
- Quelle journée de carotte.
Un individu lui avait lancé ces quelques mots. Elle se retourna et resta muette. Alena ne savait pas comment réagir. Mais sur son regard apparaissaient les mêmes rides de vieillesse mentale que ceux qu’elle avait pu déceler devant son miroir. Lui aussi semblait perdu, un humain qui n’a plus sa place en ce monde.
Alena était ébranlée de voir à travers les yeux de cet inconnu l’âme meurtrie avec laquelle il coexistait. Deux êtres hantés par les démons du passés qui les rongent de l’intérieur. Des exclus. Des marginaux.
- Je vous le fais pas dire. Répondit-elle alors.
#9 Passager noir • Une page se tourne
- Spoiler:
- Cher journal,
J'ai adoré noircir tes pages à l'encre noir, y déverser mes rancœurs, peurs, douleurs, amours et parfois bonheur. Nous avons eu une belle histoire, digne des plus belles plumes, malheureusement, tu n'as été honoré que par la mienne. Je me suis battue, tu sais. Je sais que tu le sais. Mais j'ai besoin de m'en convaincre. Je me suis battue, vraiment. Corps et âme. Mais la partie n'est plus la mienne, j'ai perdu, je dois laisser tomber, abandonner, t'abandonner. J'ai la haine tu sais, j'ai envie de tout laisser tomber. Je ne serais plus vraiment moi, sans toi. Mais c'est ainsi. La maladie a gagné. Saloperie de maladie. Elle gagne tout le temps, cette fourbe. Mes mains tremblent, le stylo peine à marquer. L’encre s’efface à vue d’œil, bientôt, elle n’existera plus. Mon histoire disparaitra dans tes entrailles, et je disparaitrais dans les miennes. Charco qu’elle s’appelle. Cette maladie qui nous sépare. Retiens bien ce nom. C’est peut-être celui-ci que je me répèterais sans cesse. Tu m’as connu sous tous les angles. Personne ne me connait aussi bien que toi. Depuis mon enfance, ça a toujours été toi et moi. Personne d’autre. Mes mains tremblent bon sang… j’ai tant de mal à écrire. Mes doigts sont jaunis de nicotine, et je crois que des perles salées roulent sur mes joues. J’ai maigri, je faibli. Je me sens rétrécir, je sens mon corps devenir ma prison, mon enclot. J’ai si peur… si seulement tu savais. Mais tu le sais. Toi tu sais tout. Toi tu savais déjà que ça arriverait. Je l’avais marqué quelques pages plus tôt. Marqué oui, mais pas accepté. Je ne suis pas prête. Je ne le serai jamais. Comment accepter de te quitter ? Comment accepter de quitter l’extérieur pour ne devenir qu’un intérieur. Mon corps me lâche. Il fond. C’est l’impression que j’ai. J’ai mal. J’ai peur. Je fonds sous la douleur, je croule sous mon propre poids qui pourtant diminue. Moi qui ai toujours rêvé de maigrir. Voilà que j’ai le corps d’un mannequin. L’anorexie ne me va pas. Bientôt je ne pourrai plus m’alimenter. Bientôt je ne pourrai plus rien tenir. Je ne peux déjà plus vraiment marcher. Je ne pourrai plus parler. Je n’ai jamais été très loquace, je te l’accorde. Mais finir ma vie, seule, dans une tombe faite de chair, je ne le désirais pas tant. Combien de temps il me reste, tu crois ? Pas longtemps, les médecins disent ça. C’est rassurant, en un sens. Se dire que ça ne durera pas. Se dire que cette prison charnelle ne sera pas mienne longtemps. Je voulais me recentrer, me retrouver. Trouver mon foyer en moi-même, mais pas me couper du monde. Sal*perie de maladie. Comment je suis censée accepter ça ? Comment suis-je censée te fermer à jamais ? En tournant cette dernière page, j’y laisserai ma vie sociable. Mes amis. Ma famille. Ma vie. Moi. Je ne savais pas que je dépendais tant des autres. Mais je ne serai plus qu’une fille malade dans leurs yeux tristes. Je ne pourrai que les observer vivre, et penser. Oui, penser. C’est tout ce qu’il va me rester. Descartes a beau dire « je pense donc je suis », n’être qu’une pensée prisonnière d’un corps ne m’apportera rien. Ni la paix, ni l’amour. Rien. Juste la solitude. Alors maintenant, comment te dire adieu ? Comment me dire adieu ? Je n’ai jamais accepté cette vie qui était pourtant mienne. A trop m’en plaindre, on a décidé de me la retirer. Je m’en veux. Je m’en veux alors que j’y suis pour rien ! J’ai rien fait de mal, pourquoi ça tombe sur moi… ? J’aimais cette vie, je crois. Je n’étais pas prête à la quitter. Mais la page doit se tourner, de toute façon, d’ici peu, je ne pourrai plus écrire. Mes mains seront figés, douloureuses et molles. Mon corps suivra. C’est horrible. J’ai peur, si tu savais.
Si peur…
Challenge n°1 MDE Chocapic • Les villes du monde
- Spoiler:
- Je n’ai jamais autant dansé que ce soir-là devant Lucky Peterson. Ah les NJP toute une attraction ici. En sortant du concert, je suis passée par la place Stanislas. Envoûtante et royale, elle nous offre un hymne à la beauté. La statue de Stanislas surveille ses dorures et ses deux fontaines, comme un joyau. Stanislas se pavane sur ses pavés blancs et gris, observant de près cette place aux, peut-être,cent gargouilles. J’ai eu envie de passer par la vieille ville, sa place Saint-Epvre et ses multiples bars toujours éveillés la nuit. La musique de la Pépinière se fait encore entendre lorsque j’entre dans cette boulangerie pour acheter le Saint-Epvre, un gâteau fait de crème au beurre, exclusivité de cette pâtisserie. J’entends encore un peu les bribes du concert qui s’écoule dans le parc lorsque je traverse la rue Gourmande et ces dizaines de restaurants. Oserais-je y entrer ? Les ferronneries de la vieille ville m’intéressent bien plus, pour ce jour. J’ai croisé Manuel, le SDF de ces rues. Il m’indique le chemin pour me rendre dans la rue Gambetta, abritant un petit joyau de la pâtisserie. Les Sœurs Macarons. Petit biscuit à la noix de coco, le macaron en a fait saliver des bouches et surtout la mienne alors que je remonte la rue Stanislas pour arriver sur la gare. Les six portes de la ville sont gigantesques et donnent l’impression de passer dans un autre monde lorsqu’on les franchi. La vie n’est pas la même à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses différentes portes. On pourrait croire à une ville dans la ville. La ville, vieille, petit bijou architecturale et décoratif entre les ferronneries, les vitraux et les immenses appartements aux plafonds blancs ornés de moulure si précises de détail, qu’il n’y en a pas une pareille. Et puis l’autre côté de la ville ? La ville étudiante, morne et un peu froide, et surtout vide les soirs de vacances. Je m’ennuie là-bas alors je mange. Des bergamotes. Un petit bonbon carré au gout de bergamote. Vous saviez que la bergamote venait en direct ligne de Madagascar? J’ai enfin pu arriver au Musée de l’Ecole d’Art. Planqué entre une piscine et un lycée, il regorge de sublimes tableaux, objets en verre et autres meubles en bois de chêne. Emile Gallé y est exposé comme un tas d’autres artistes. Alors que je reviens vers la vieille ville, la musique de Jazz résonne de nouveau à mes oreilles. Je repars vers le Parc de la Pépinière, en passant cette fois-ci devant le palais du Gouverneur. Immense palais qui fait face à Stanislas. Je rejoins la place d’Alliance d’Emmanuel Héré. Un petit lieu calme, donnant l’impression d’être si loin de la ville où les pigeons se fondent dans le décor des habitants du quartier. Je me suis assise sur un banc, contemplant cette fontaine gigantesque me disant que finalement, Nancy, n’est peut-être pas si horrible pour y vivre.
Challenge n°2 MDE dk-papaye • Souvenirs d'enfance
- Spoiler:
- — Il y a des souvenirs de vacances qui vous marquent à vie, de ces souvenirs qui vous hantent et font vibrer votre cœur d’émotions. Le mien est un de ceux-là. Précieuse pièce de mémoire que je ressasse en boucle, combien de fois n’en ai-je pas lu le récit pour mieux me l’imprégner ? Combien de fois l’ai-je fait, avec ces pauvres yeux qui n’y voient plus grand-chose, pour ne jamais, ô grand jamais, oublier ? À l’époque, je n’étais encore qu’une petite fille d’à peine huit ans, je vivais mes toutes premières vacances ; ce n’était pas grand-chose, loin s’en faut. Il faut dire, nous vivions de peu alors, puisque l’argent n’avait pas encore pris possession des âmes de notre belle France. Il suffisait d’un peu de soleil, la sensation de chaleur sur notre peau ; un peu de mer, le goût du sel sur notre langue et l’odeur parfois nauséabonde des algues ; quelques châteaux de sable, ces rires d’enfants qui résonnaient autour de nous ; et ces bonheurs simples comblaient nos moindres désirs, ou presque. Vous savez, à huit ans, les fillettes comme moi, nous rêvions au Prince Charmant. Nous l’attendions, l’imaginions beau et d’une remarquable intelligence. J’étais persuadée qu’il me retrouverait un jour, sous un lourd soleil, alors que je jouais avec mes amies ou seule. Et c’est arrivé. Je le crois en tout cas, même si l’on pourrait penser que jouer avec un petit garçon qu’on apprécie, ça n’est pas de l’amour. Des enfants, ils sont bien trop innocents, non ? Pourtant, à l’abri des yeux inquisiteurs, de ces adultes craignant toujours qu’on nous fît du mal, combien de fois n’ai-je pas embrassé Lucas ? Oh ! Certainement pas de ces baisers fougueux de grandes personnes, qu’on échange afin de nourrir la vie ! Il ne s’agissait que d’innocents bisous sur la bouche, toujours furtifs, qui s’accompagnaient de cette jolie teinte rosée sur les joues. Et d’excitation ! Bien malgré nous… Mon adorable Lucas et ses jolies mèches blondes. Il aurait dû n’être qu’un amour de vacances, qu’un amour d’enfance. Rencontré un jour sur la plage, je me souviens qu’il m’avait abordée en me disant qu’il n’aimait pas le rouge, qu’il préférait le bleu. Il disait cela parce que j’avais choisi cet adorable maillot de bain rouge acheté par ma mère, qui voulait à tout prix que nous nous habillions à l’identique, elle et moi. Je n’ai jamais compris pourquoi. Par contre, j’ai su que Lucas et moi, nous nous aimions. Au premier regard échangé. Quelle tristesse ! Les jeunes, de nos jours, ne comprennent plus « ça », cet amour qui vous étreint et ne vous quitte plus jamais. Ils font tout trop vite, ne savent plus laisser le temps aux choses de se construire. Je n’ai plus revu Lucas avant plusieurs années, vous savez ? Si j’avais voulu me presser, je n’aurais jamais été heureuse avec lui, c’est une certitude. Longtemps, je n’ai plus senti le contact de ses lèvres sur les miennes, mais nos retrouvailles n’en ont été que plus intenses. C’est comme ça que nous avons fini par nous marier… Oh mon beau jeune homme, vous n’avez pas idée ! C’est tout de même fou cette ressemblance entre vous !
Je dois avoir ce regard de vieille femme, bleu pâle, presque translucide, un peu humide aussi, mais je ne peux m’empêcher de fixer cet étrange visiteur. Lui, le reflet d’un passé lointain, de ce passé que je refuse de voir s’effacer. La main sur le cœur, j’attends patiemment qu’il m’offre une réponse, ne serait-ce qu’un mot. Un simple mot. C’est ce qu’il fait, poliment, un sourire aux lèvres :
— Ce n’est pas la première fois que vous me le dites. Je suis désolé, je dois m’en aller. À demain, mamie.
Challenge n°3 MDE Eredolin • Angoisse
- Spoiler:
- Coup de batte de baseball. Rapide. Efficace. Jonas s’écroule sur le pavé, il ne vit pas l’homme l’emmener. Il ne vit que le noir.
Le petit garçon se réveille lentement. Il ouvre les yeux mais il ne voit rien, l’obscurité est complète. La panique monte rapidement, se transforme en angoisse, l’étouffe progressivement. Il a toujours craint le noir, ce que les ombres pouvaient dissimuler. Jonas commence à avoir dû mal à respirer, les larmes inondent ses joues et il ne ressent qu’une envie : appeler sa maman , l’implorer de venir l’aider. Elle lui allumerait une petite veilleuse, essuierait ses larmes et lui raconterait une histoire. Tout irait mieux. Mais il n’arrive pas à l’appeler, les sanglots et l’angoisse bloquent sa gorge, l’empêchent de former le moindre mot. Soudain une petite ampoule nue s’allume au milieu de la pièce. L’éclat est faible, elle ne tient pas en respect toutes les ombres mais Jonas se sent déjà un peu mieux. Il s’accroche à cette lumière faiblarde. Le flot de larmes se tarit quelque peu et sa curiosité de petit garçon reprend le dessus. Il ne comprend pas ce qu’il fait ici, le lieu ne lui est pas familier, il ne se rappelle même pas y avoir été emmené. Il jouait dans le jardin et puis…plus rien. Il se relève et fait rapidement le tour de la pièce. Des murs suintant l’humidité, une porte massive en bois pourrissant, la petite ampoule. C’est tout. Jonas essaie d’ouvrir la porte, sans succès. L’incompréhension se fait plus grande, menace de se transformer en angoisse et en peur. Il n’aime pas être loin de sa mère, depuis que son père est parti c’est lui l’homme de la maison. Il ne peut pas la laisser seule. En plus elle doit s’inquiéter et il ne veut pas qu’elle souffre. Jonas donne un petit coup de pied dans la porte, sent les larmes qui flirte dangereusement avec le bord de ses yeux. Il finit par crier, il ne sait pas quoi faire d’autre et peut être que sa maman est pas loin, peut être qu’elle le cherche. Il hurle jusqu’à ne plus pouvoir. Il finit par se rouler en boule dans un coin, pleurant et désespérant, se sentant plus seul et vulnérable que jamais. Un faible espoir subsiste. Sa maman le retrouvera forcément. Après tout c’est sa maman, ils ne peuvent pas rester éloignés l’un de l’autre, c’est impossible. Donc elle finira par le retrouver. Et tout ira mieux.
Challenge n°4 MDE Chup' • Le RPG littéraire
- Spoiler:
- As-tu déjà songé à incarner le personnage de tes rêves ? Il peut être sorti d’un film, d’une série, d’un livre, voire même d’une chanson ou tout droit de ton imagination, inventé de toutes pièces. Dans le monde du RPG, tu peux toi-même choisir sa destinée, le forger à ta manière, lui attribuer un caractère, un passé, comme tu te l’es si bien imaginé des centaines de fois dans ta tête avant de dormir, en écoutant ta musique, ou en te baladant en ville ou dans la nature.
Tu veux créer un pirate à la jambe de bois ? Un animal doté de la parole ? Un aveugle ? Tu as toujours rêvé d’incarner le personnage de ton roman favori ? Mais certaines actions qu’il a commises ne t’ont pas plues et tu désires le rendre meilleur ? A ton image ?
Dans le RPG littéraire, les possibilités sont infinies. Mêmes les plateformes afin d’y évoluer sont nombreuses : tu auras le choix entre les forums, les pages et groupes Facebook, des blogs ou des logiciels de discussions instantanées. Tu pourrais même le faire en échangeant des lettres manuscrites ! Chacune de ces plateformes dispose d’un contexte, d’un univers unique. Il est certain que tu trouveras le site parfait afin d’y faire naître ce personnage qui te tient tant à cœur et que tu as mis tellemtn de temps à élaborer. Sur ce site, tu y rencontreras d’autres joueurs, épris de la même passion que toi : l’écriture. Ensemble, vous allez tisser des liens. Tu vas te faire des amis et ce malgré la barrière de l’écran. Et il en sera de même pour ton personnage. Tu vas tisser des liens avec les créations de tes amis, peut-être y’aura-t’il un frère, une sœur, une amie d’enfance ou un pire ennemi ?
Tu devras te trouver, parmi ces nouvelles rencontres, des partenaires d’écriture. Vos personnages se rencontreront dans un lieu choisi au préalable afin d’échanger et d’apprendre à se connaître. Tu vas poster le premier message, ton ami un second et ainsi de suite. Ainsi, vos créations vont prendre vie sous les lettres de votre clavier. Ils vont s’apprécier, ils vont se détester. Ils vont rire, ils vont pleurer. Votre mission sera de le faire évoluer, de le faire grandir à travers cette communauté. A travers cet univers fantastique qu’est le RPG littéraire, un monde que personne ne regrette d’y avoir pris part, parce qu’il nous unit tous.
Challenge n°5 MDE Valgori • Un groupe de PRD
- Spoiler:
- Ce qui est particulièrement admirable, c'est cette capacité que détiennent certains êtres à voir sans faire usage de la vue, à entendre sans user de l'ouïe, à murmurer sans rudesse avec espoir d'être entendus.
Nous parlons là de la perception.
Eh bien, cette perception extraordinaire est portée avec humilité par quelques âmes qui vagabondent en ce site. Quel univers merveilleux que celui de la création ! Voyez-vous, ces personnes exceptionnelles ont la capacité de changer le cours de votre histoire préférée. La preuve ? Elles vous y transportent ! Un personnage plus cher à votre coeur que la vie de votre poisson rouge ? Ce syndrome obsessionnel n'est pas rare, aucune inquiétude à avoir là-dessus. Ce personnage si important pour vous est mort devant vos yeux écarquillés par le choc ? Ne laissez pas le traumatisme s'installer en vous. Il suffit d'appeler ces âmes à votre secours !
En effet, ces âmes savent modifier - voire effacer ! - le moment fâcheux pour construire un univers parallèle dans lequel vous pouvez alors vous réfugier. Mais il ne s'agit pas seulement de personnages et univers fictifs. Cette capacité à percevoir le monde dans son infinité permet aussi aux êtres figés de visiter le reste du monde. Sans ces jolies âmes remplies de bonté, comment pourrions-nous voir de nos yeux fatigués les steppes asiatiques, les grands lacs canadiens, ou encore les restes des civilisations passées réparties ici et là sur la surface de notre planète ?
La perception de certains nous permet de voir loin. Voyager d'un lieu à un autre, de notre univers à celui de nos rêves, de notre temps à un passé révolu. Laissez-vous donc envoûter par cette mélodie choisie pour vous bercer au cours de votre voyage.
Laissez les âmes vous emporter au-delà des mondes.
_______________________________________________
Les (longs) messages sans majuscules ne seront pas lus.
Le validisme ordinaire c'est non.
- Récompenses:
par nenes par Love
Shine light into darkness
Be afraid, and do it anyway.
# Gagnants des challenges littéraires - Lun 6 Mar - 16:21
Adamantium
Team PRD
Date d'arrivée sur PRD : 15/01/2014
Messages postés : 20338
Prénom : Evy
Ton âge : 31
Profession / études : Responsable de droits étrangers dans l'édition
Les logiciel(s) utilisés : Photoshop CS6
Mon CV PRDien
Dédicaces:
A savoir sur moi:
Mes personnages RPG:
Messages postés : 20338
Prénom : Evy
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Challenge n°6 MDE dk-papaye • Le racisme
- Spoiler:
- M. BOUAZIZ Amine
14, square des châtaigniers
75 013 PARIS XIII
Mme le Proviseur
Collège des Prés
75 013 PARIS XIII
À Paris, le 13 novembre 2017
Objet : Réflexion quant à l’exclusion définitive de mon fils –
Madame,
C’est avec regret que je vous adresse ce courrier, mais également le cœur lourd de désillusions. En effet, lorsque j’ai inscrit mon fils, Mohamed Bouaziz, au sein de votre prestigieux établissement, j’étais convaincu que tout irait pour le mieux ; après tout, combien de fois ne m’a-t-on pas dit à quel point le Collège des Prés avait bonne réputation ? Les voisins, les amis, la famille… Absolument tous me répétaient la même chose : seul le Collège des Prés pouvait se vanter d’avoir su se préserver de la haine, de la colère, de cette rage sourde et aveugle qui gronde dans nos rues depuis le 13 novembre 2015.
Et moi, pauvre père idéaliste, je l’ai cru.
Bêtement.
Naïvement.
Et ainsi j’ai envoyé mon fils dans votre Enfer sans même m’en apercevoir…
Non, Madame, je n’ai pas oublié qu’il s’est battu, qu’il a même ouvert l’arcade sourcilière d’un camarade. Non, Madame, je n’ai pas non plus oublié que le garçon en question est à l’hôpital, dans un état critique. Non, Madame, je n’ai pas oublié les larmes de ses parents puisque je pleure les mêmes. Non. Je n’ai rien oublié. Mais vous, Madame, vous avez oublié beaucoup de choses, et c’est bien là le véritable motif de cette lettre. Ne jetez rien, pas encore, s’il vous plaît, et lisez-moi jusqu’au bout. Comprenez que je n’ai rien à y gagner et que ma démarche n’est pas là pour vous blâmer ; la vérité, c’est que je ne sais pas vraiment pourquoi je vous écris, à vous spécifiquement ; la seule chose dont je suis réellement certain, c’est que j’éprouve ce besoin inexplicable que vous me lisiez vraiment.
Voyez-vous, mon fils n’est pas un garçon méchant. Mon fils n’est rien d’autre que la victime d’une pensée hostile qui dévore petit à petit le monde que nos parents, nos frères, nos sœurs, vous et moi connaissions. Une pensée qui, que vous le croyiez ou non, est en train de se frayer un chemin pernicieux dans votre somptueux collège. C’est une pensée sournoise, perverse et tentatrice : celle de la facilité. Mais je ne vous en veux pas, je n’éprouve aucune colère contre ceux qui la nourrissent. Je ne suis que tristesse. Il est tellement plus simple que de s’enfermer dans l’ignorance et l’aveuglement plutôt que de chercher à comprendre les différences. Nos différences. Plus encore : l’Homme doit toujours avoir son coupable pour justifier ses échecs. Toujours. C’est pourquoi, le racisme s’est inévitablement imposé comme une réponse parfaite, bien plus facile à encaisser pour vous, pour les blancs, que celle de l’acceptation. Et non, Madame, je ne parle pas là de l’acceptation de notre culture, de nos mœurs, de nos traditions, puisque moi-même je ne les pratique jamais ailleurs que chez moi. Bien sûr que non. Je ne parle là que de l’acceptation de vos erreurs, de votre part de responsabilité sur ce qui arrive aujourd’hui.
Oserez-vous prétendre que les blancs sont innocents ? Qu’ils n’ont jamais, ô grand jamais rien fait pour attiser la Haine ? Oserez-vous, en me lisant, vous révolter et tenter de faire croire à qui vous écoutera que le racisme n’est que le fruit de nos péchés ? J’ose croire que non, j’ose croire que vous n’avez pas oublié ces promesses non tenues, aux lendemains de la Guerre d’Algérie. J’ose croire que non, vous n’avez pas oublié ces siècles interminables d’esclavagisme. J’ose croire que non, vous n’avez pas non plus oublié qui choisit les dirigeants tyranniques de nos pays, à la seule pensée égoïste du gain que cela apportera à votre si belle France. Par le pétrole. Par les richesses des terres d’Afrique.
J’ose croire que non, vous n’avez pas oublié que Matthieu Delacourt avait exigé de mon fils qu’il retourne dans son pays d’origine plutôt que de lui voler les aides que lui seul méritait, du fait de sa couleur de peau.
Avec tout mon respect, et de nombreux espoirs pour l’avenir du Collège des Prés,
M. Bouaziz, père de Mohamed Bouaziz.
Challenge n°7 MDE Eredolin • La sexualité
- Spoiler:
- « Faut qu’on parle. »
Venant de son adolescente cette phrase surprend un peu. J'accorde toute mon attention à Georgette. Elle s’assoit en se tordant les mains.
« -C’est possible d’aimer les garçons…et les filles ? Je crois que…c’est mon cas mais…c’est pas naturel d’aimer quelqu’un du même sexe !
-Tu redis un truc pareil je te renie. Ton portable est pas naturel et tu l’aimes pourtant, non ? En plus, quand tu tombes dans la rue, tu choisis sur quoi tu vas tomber ? Non et bien l’amour c’est pareil. Et évidemment que c’est possible d’aimer les deux sexes, j’en suis la preuve vivante. Tu crois vraiment qu’il n’y a eu que ton père ?
-Euh… Non ? Enfin je ne sais pas. Il y a en a eu beaucoup d’autres ?
-Quelques uns. Mon premier petit copain…je regrette un peu. Ne sors jamais avec quelqu’un si tu n’es pas sûre de tes sentiments et des siens. Ce n’est qu’une perte de temps, cela finit rarement bien. Attends aussi le bon pour ta première fois…
-Mais...les filles de ma classe elles l’ont toutes faites et...vu que je l’ai pas encore fait, elles me traitent comme une gamine.
-Ce sont elles les gamines. On n’offre pas sa virginité au premier venu, juste pour se prétendre adulte ensuite, complètement stupide comme raisonnement. Faire l’amour ce n’est pas juste pour satisfaire un désir, c’est partager un moment intime avec la personne que l’on aime, lui prouver son amour, sa confiance.
-Et…tu l’as déjà fait avec une femme ?
-Oui. Evidemment ce n’est pas pareil que de le faire avec un homme, mais c’est tout aussi bien, ne t’inquiètes pas.
-Oui enfin je suis peut être hétérosexuelle, j’en sais trop rien…
-Tu te cherches c’est normal à ton âge. Mais peu importe ton orientation sexuelle tu sais que cela ne changera rien à comment on te voit, ton père et moi ? »
Georgette acquiesce en souriant. On n’avait pas encore eu ce genre de conversation, pourtant c’est important, c’est dans mes responsabilités de mère de l’aider et la guider.
« -Et, dans le fond, on s’en fiche pas un peu de qui tu aimes ? Femmes, hommes, les deux, ne te range pas dans une catégorie, sois juste la plus épanouie possible dans ta vie de couple.
-Mais les gens…
-Depuis quand on doit écouter l’avis des autres ? Fais ta vie, tant que tu aimes une personne, qu’elle t’aime,
que vous êtes heureuses, c’est le principal. Bon par contre, pour le bébé attends un peu…
-Oui bien sûr. Enfin pour l’instant je ne suis même pas sûre de quel bord je suis, alors le bébé…
-Et puis je suis trop jeune pour être grand-mère ! »
Georgette sourit et me serre dans ses bras.
« -Merci maman.
-De rien. Allez va, cours trouver celui ou celle qui fera battre ton cœur plus vite. »
Challenge n°8 MDE dk-papaye et chup' • Les cinq sens
- dk-papaye:
- Les murs sont blancs, les lumières aussi. Contre le mur Est, un lit aux draps blancs, propres, imprégnés d’une douce odeur de lavande. Une table. Du matériel hospitalier. La perfusion et la couveuse. Une mère.
Médecin : Bonjour Madame, j’espère que vous vous êtes remise de vos émotions.
La femme hoche la tête, un vague sourire aux lèvres.
Médecin : J’imagine qu’une infirmière est déjà passée contrôler votre tension ? Qu’elle a vérifié l’état de santé du bébé ?
Nouveau mouvement de tête.
Médecin : Je lis dans votre dossier que le papa est sourd… Ceci explique donc les derniers résultats des examens réalisés sur votre enfant.
La mère se crispe, mais ne paraît pas étonnée par l’annonce du médecin.
Médecin : Vous aviez sans doute envisagé cette possibilité, je dois la confirmer : Nathan est né sourd.
Jetés comme ça, dans le recoin d’une note oubliée entre les pages d’un cahier, ces mots n’ont pas le moindre sens. Pourtant, chaque fois que Nathan les lit, ses yeux luisent de tristesse et d’indignation, parce qu’ils ne sont en réalité que le fruit de son imagination. De sa vérité. Sa mère lui a plus d’une fois raconté en détails sa naissance, dans sa langue. Celle des signes. Elle lui a conté son amour pour lui, en même temps que ses craintes, mais aussi ses espoirs et ses attentes. Toutes ces choses qu’un enfant a bien du mal à comprendre, sans se rendre compte qu’il les connaît déjà. Instinctivement. Mais lui, Nathan, il n’a jamais retenu que son handicap. Cette surdité. Le médecin attentif aux besoins de sa mère, et à sa santé – à lui –, est peu à peu devenu le cauchemar qui vient envahir ses rêves. Chaque nuit. L’homme insensible, qui ne fait que lire ses notes sans un regard pour l’être qui vivra « à part » des autres.
Pourtant, l’homme insensible est un jour devenu son rêve.
Il a parlé d’implant auditif, de cet outil capable de lui offrir l’ouïe. Pas parfait, loin de là, mais mieux que sa surdité. N’est-ce pas ? Nathan a donc cessé de craindre le monstre et préféré l’apprécier, l’espérer. Il n’a pas regretté. Quand il était petit, sa mère a plus d’une fois « chanté ». Elle avait beau savoir qu’il ne l’entendrait pas, elle voulait tout de même profiter de cette innocence maternelle. Nathan a donc décidé que la toute première chose qu’il entendrait serait la voix de sa mère, lui ronronnant la berceuse de son enfance. Il a beaucoup pleuré, Nathan, ce jour-là. Il a aussi beaucoup ri, Nathan, ce jour-là. Il a encore plus ri d’entendre son propre rire résonner dans ses oreilles, Nathan, ce jour-là. Mais Nathan n’a jamais eu de mots pour décrire ces instants-là, trouvant qu’ils étaient bien trop « intenses » pour qu’on ne puisse jamais en reparler avec exactitude. Petit bonheur simple, partagé égoïstement avec sa mère, Nathan n’oubliera jamais qu’il a un jour découvert ce que ça fait « d’entendre » le Monde.
- Chup':
- Je me souviens si bien de ce jour. Il est ancré à jamais dans ma mémoire. Je suis capable de me le repasser derrière les paupières closes, et ce dans les moindres détails. Les yeux fermés, plongé dans le noir. C'était ce que j'avais toujours vécu depuis ma naissance. Je suis né aveugle. Et au moment de ma venue sur Terre, la science n'était pas encore assez avancée pour soigner ma maladie afin de m'offrir la vue. J'étais voué à vivre dans les ténèbres. Cependant, ça ne me dérangeait pas. On ne pouvait pas envier quelque chose dont nous n'avions connaissance, n'est-ce pas ?
Puis, un jour, mon médecin me contacta. Je me rendis à son cabinet. Il m'expliqua le déroulé de cette opération qui pourrait me donner la chance de voir, moi aussi. Je n'avais rien à perdre car de toute manière, ma vue ne pouvait pas être pire. Alors j'avais accepté: pas uniquement pour moi, mais aussi pour la science. J'étais encore un cobaye dans ces manipulations.
Vous pouvez ouvrir les yeux.
Mon coeur palpitait. J'avais une certaine appréhension qui me serrait la gorge. Je m'apprêtais à quitter mon monde obscur, celui que j'avais toujours connu et que j'avais été obligé d'accepter. Cet univers de couleurs, c'était moi qui l'avait désiré. Et je comptais me l'approprier aussi bien que je l'avais fait la première fois.
Alors, j'obéis. Mes paupières dévoilèrent mon regard.
Aussitôt, je fus saisi par la luminosité de la pièce. Je dus cligner des yeux plusieurs fois avant de m'y habituer. Je découvrais une nouvelle couleur. Je ne savais pas comment elle s'appelait, néanmoins elle était prédominante dans cette chambre d'hôpital. Quelque chose m'attira. La fenêtre. Je me levai de mon lit et m'en approchai. Cette fois-ci, au lieu de s'accélérer, mon coeur manqua un battement.
Je reconnaissais le son de la brise qui venait caresser les feuilles des arbres. Ces milliers de feuilles au vert éclatant du printemps. Je reconnaissais le chant des oiseaux, celui de la mésange et du rouge-gorge. Ces petits oiseaux aux couleurs flamboyantes qui picoraient les morceaux de pain que leur donnaient des passants. Je reconnaissais le bruit des pas dans le gravier. Ce gravier à la teinte clair et au détail de centaines de petits cailloux. Puis mes yeux se dressèrent vers le ciel bleu parsemé de nuages. Avide de toutes ces découvertes, je lançai un regard au Soleil. A nouveau, je fus éblouie.
Me protégeant d'une main sur mon visage, je me retournai vers ma chambre d'hôpital. J'y découvris des gens. Dont une vieille femme, qui s'approcha de moi, tandis que des larmes roulaient sur ses joues ridées. Mon chéri... A mon tour, une gouttelette perla au coin de mon oeil, tandis que je découvrais la beauté de la femme qui m'avait mis au monde.
Challenge finale MDE Eredolin • Transsexualisme et transsidentité
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- Dis…tu connais Sarah Kane ? Une dramaturge britannique. Un jour elle a écrit : Vous croyez qu’il est possible de naitre dans le mauvais corps ? Silence Vous croyez qu’il est possible de naitre à la mauvaise époque ? Silence. Je ne sais vraiment pourquoi mais ces mots m’ont toujours profondément touchés. Peut être est ce parce que je suis transsexuel. Enfin, la société me définit ainsi. Je n’ai jamais aimé qu’on range les gens dans des cases, qu’on soit obligé de mettre des noms sur tout, cela n’engendre que des soucis et de la haine. Même si, oui si on s’en tient à la définition de transsexuel, j’en suis bien un. Né Camille, toujours Camille d’ailleurs.Je ne me suis jamais vraiment senti à l’aise dans mon corps, j’avais toujours l’impression qu’il manquait quelque chose ou qu’il y avait un truc en trop. Un sentiment pesant que celui qu’une puissance supérieure se soit trompé de corps et nous ait donné le mauvais, qu’on soit condamné à être toujours mal dans sa peau, à subir cette impression d’enfermement, d’être bloqué dans une coquille pas conçue pour nous, qui nous empêcherait toujours d’être heureux. Le problème n’a jamais été de devoir trainer avec des filles alors que je me considérais comme garçon. Les hommes et les femmes peuvent être amis. Oui il y a le cliché des garçons bagarreurs, et celui des filles calmes. Mais j’ai toujours trouvé cela débile, on a notre caractère, c’est lui qui définira nos passions, pas notre sexe. Du moins c’est mon point de vue. Non le vrai problème c’était ce corps. La puberté fut une véritable catastrophe, comme tous les adolescents j’étais déjà pas mal perdu avec tous ces changements, mais que ce ne soit pas ceux que je voulais c’était encore pire. Je comprenais encore moins ce corps qui ne semblait pas en adéquation avec mon esprit, on était comme deux entités obligées de cohabiter. Une cohabitation comparable à celle entre un aveugle et un sourd. J’essayais d’en parler avec mes parents mais ils avaient leurs propres problèmes à cette époque, ils ne m’écoutaient souvent que d’une oreille. Quant au collège… Les gens étaient ouverts d’esprits, j’aurais sûrement pu trouver quelqu’un pour me confier sans qu’il me juge, mais c’était trop personnel, trop important pour en parler à quelqu’un qui ne soit pas de la famille. Donc pendant un ou deux ans ce fut…ardu. De plus en plus insupportable. Je fuyais la compagnie de tout le monde, me morfondais dans mon coin, frôlant dangereusement à plusieurs reprises les crises d’angoisses, priant pour qu’un jour un miracle arrive. J’avais fini par réussir à en parler à mes parents. Ils comprenaient mais ils ne savaient tout simplement pas comment m’aider. Alors après une petite tape sur l’épaule ils me laissèrent retourner à mes pensées noires. C’est moi-même que je n’ai jamais rencontrée, dont le visage est scotché au verso de mon esprit. J’étais en parfait accord avec Sarah Kane à cette époque.
Et puis une nouvelle débarqua dans mon établissement. Fiona, un petit rayon de soleil et d’énergie. Tout le monde lui disait de me laisser tranquille, qu’elle allait se prendre un cahier dans la figure sinon, mais pendant plusieurs jours elle ne cessa de m’aborder, essayant de me décrocher un sourire, une parole. Je ne savais pas vraiment ce qu’était l’amour à ce moment-là, je voyais juste vaguement en quoi ça consistait. Et je compris rapidement que Fiona…eh bien ce n’était pas rien ce que je ressentais à son égard. Au fond je sentais qu’elle pouvait m’aider, du moins je l’espérais. Donc, au bout d’un peu plus d’une semaine je lui ai enfin adressé la parole. Ensuite nous avons commencé à nous voir régulièrement. Je n’arrivais toujours pas à lui parler de mon problème, mais dans le fond ce n’était pas grave. A ses côtés j’arrivais un peu à oublier ce corps inadapté. Et au bout d’un mois nous sommes sortis ensemble. Cela me terrorisait. J’avais encore plus peur de lui parler de mon problème. Mais me mettre en couple avec Fiona fut sûrement la meilleure décision que je pris de ma vie. Un an. J’ai mis un an à tout lui avouer. Ce fut l’une des choses les plus terrifiantes que j’ai dû faire. Ce fut également l’une des meilleures. Car elle ne m’a pas laissé tomber, elle m’a soutenue, m’a aidé à accepter que ce corps, dans le fond, il ne comptait pas vraiment, que je réussirais à passer outre. En fait Fiona m’a aidé à faire la paix avec ce corps que je ne cessais d’insulter. Elle m’a épaulé quand j’ai dis à tout le monde que maintenant il fallait qu’on me voit, considère comme un mec. Heureusement, vraiment heureusement, le lycée où j’étais comportait les personnes les plus ouvertes d’esprit qu’ils puissent exister. Personne ne m’a enfoncé, pointé du doigt ou ce genre de choses. Non tout le monde a été compréhensif, certains m’ont un peu fait la morale pour ne pas leur avoir dit plus tôt, ils auraient aimé m’aider avant.
Maintenant, au moment où j’écris ces lignes, tout va bien. Enfin tout aurait pu être parfait si j’avais pu faire une opération mais l’argent ne pousse pas sur les arbres. Alors tant pis je fais avec. Fiona me le fait facilement oublier. Quand je recommence un peu à déprimer, c’est rare mais ça arrive, elle me fait voir les choses de son point de vue. Je suis un homme, elle m’aime, je l’aime. Alors tout ne peut qu’aller bien.
#11 Chocapic • Marronnier humoristique
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- Au mois d’avril ne te découvre pas d’un fil ! Comme cette vérité vraie prend tout son sens lorsqu’au matin du dimanche de pâques on doit sortir se geler les miches dehors pour chercher des œufs en chocolat qu’un soi-disant Lapin nous aura apportés. Mais alors, lorsque l’on sait que le Lapin de Pâques vient du fin fond de la Laponie – sans doute il vit avec le Père Noël, mais là ce n’est pas confirmé – on est en droit de se poser la question d’où vient tout ce chocolat déposé et caché dans nos jardins ? Éric Ola a enquêté pour vous, sur la provenance du chocolat que fait les œufs, les cloches, les poules et les lapins.
Il y a trois sortes de chocolat. Le noir – que bien des gourmets aiment. Le lait – qui ravie les papilles des plus jeunes et le blanc, qui permet à un dauphin de se démarquer de ses amis. Mais d’où vient-il réellement ? Éric Ola a interrogé une petite personne, profondément adorable et très douce sur les origines du chocolat. Il provient de la montagne, là où les vaches sont violettes. Euh… qui m’a volé mes notes ?
Je reprends. Le chocolat a des origines américaines sudistes mais aussi centrale. Il provient de la fève de cacao que l’on torréfie et que l’on broie pour donner une pâte de cacao. C’est un mets très recherché, car très rare. Peu d’industries le produisent, et il est peu rentable car bien trop cher pour nos portefeuilles. Pourtant, une industrie a fait son pécule grâce au chocolat. Elle est basée en Suisse, et fait du chocolat au lait fourré aux noisettes. Il est en forme de triangle et croustille sous la dent lorsque l’on croque dedans. Par contre, il faut avoir de la force pour couper ces petits triangles si appétissants, et il a un nom à coucher dehors mais pour les voyages en avion, c’est un passe-temps formidable.
J’ai aussi entendu parler d’une pâte que l’on tartine sur du pain. Je ne l’ai pas testé, pas assez gras pour moi mais parait-il que le gout de noisette est si exceptionnel que la recette est un secret d’état que tous les espions du monde tentent de voler aux italiens, cette fois-ci. Les Suisses et les Italiens sont passés maitres dans l’art de la chocolaterie. Ils sont inventifs et ingénieux. Ils déclinent le chocolat de toutes les manières qu’ils soient. Personne n’y résiste.
Et la vache violette dans tout ça ? Ma petite source me l’a présentée et je dois dire qu’elle est de toute beauté… Une merveille de la nature qui vit dans les Alpes françaises. Splendide animal qui fabrique du chocolat au lait – évidemment c’est une vache, elle fait du lait. Depuis sa création en 1825, elle a à son actif plus de dix gouts différents à ses tablettes. Et elle est Suisse, elle aussi. Ah ces Suisses toujours à l’heure. Et bien sûr, la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu !
#12 Chocapic • Les sept péchés capitaux
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- Je suis barbouillé. J’admets, je n’aurais pas dû hurler ainsi mais il m’énervait l’autre aussi à me contredire sur ce qui est bien et mal. Et me voilà maintenant coincé dans ce corps étrange. J’étais pourtant bien, moi, en ange. « Démon oui ». Je les entends tous là, à rigoler. Je voudrais bien les voir à ma place les six autres abrutis. Avec leurs petites ailes de schnouf. J’ai haussé les épaules. J’m’en fous, je continuerais de faire ce que bon me semble. Bon. Je fais quoi maintenant ? Pour commencer, savoir où je suis. C’est impératif. New York ? Oui, tout à fait. Je reconnais les immenses buildings autour de moi. J’ai froid. J’ai faim. J’ai peur. Un peu. J’ai mal partout. Etre humain, c’est vraiment la loose. « Ça t’apprendra à être désagréable ». Je ne suis pas désagréable, je testais mon bagou face aux six autres. C’est juste le fou colérique qui n’était pas content d’avoir craqué. Je n’y peux rien si j’ai un pouvoir de persuasion hors du commun. Et après, cela a un peu dérapé. Mais si notre cher maitre Lucifer ne s’en était pas mêlé, je ne serais pas là. Tiens, il me plait celui-là. J’ai suivi du regard le grand brun qui passait devant moi. Je me suis frotté les mains. A moi, petit humain. Ahahaha. Vous allez voir mes six compères ce dont je suis capable de faire. J’ai souri. J’aime mon métier, si vous saviez. Je me suis approché du grand brun qui observait la vitrine. J’ai observé à mon tour, l’air de rien.
« Si j’étais vous je prendrais ceci » lançais-je en lui désignant ce qui ressemblait à un croissant au nutella. Il a sursauté. « Non, je n’en veux pas ! » Si j’avais été ange, je lui aurais murmuré à l’oreille un « non, c’est vrai mais c’est tellement bon ». « C’est mon préféré. » repris-je. « Je vais en prendre un. Vous m’accompagnez ? » Il m’a observé. J’aime tellement mon job. Forcer les gens à céder à leur instinct le plus primaire. Je les ai entendus chuchoter dans ma tête, quelque chose du style que je ne réussirais pas à le faire craquer, qu’en humain ce la ne fonctionnerait pas. « Allez ! Je n’aime pas manger seul. Et puis, ce n’est qu’un petit écart » lui ai-je murmuré. Il s’est frotté le ventre. « Si seulement, c’était le seul » Oui, je sais. Désolé. En fait non. Je ne suis absolument pas désolé. C’est mon boulot. Le meilleur du monde. Faire craquer les gens. La petite voix dans leur tête. Celle contre qui, ils luttent encore et encore. En s’inventant des excuses pour se dire que non, ce n’est pas grave. Que le lendemain, ils feront attention ou qu’ils iront faire du sport. Un peu. Beaucoup. Pour éliminer. Et moi, qui continue à les convaincre que si, c’est une merveilleuse idée et que la vie ne vaut rien sans un petit écart de temps en temps, et que oui, le croissant est tellement bon, et que personne ne le saura.
Je lui ai fait un grand sourire innocent, comme un gamin prit en flagrant délit de bêtise et qui n’en a strictement rien à faire. Non, je n’ai absolument pas honte. Si j’avais honte, je n’aurais jamais pu faire ce travail. Je suis né pour ça, que je sois ange, démon ou humain. Finalement, être humain, ce n’est as si mal. J’ai quand même un peu froid. « Allez, je suis sûr que vous en avez envie » Je l’ai vu se lécher les lèvres, résistant à l’appel du croissant. J’ai continué de sourire. Si tu craques maintenant, plus jamais mes six compères se ficheront de moi, ils se seront forcés de reconnaitre mon talent, quelque soit ma forme d’existence. J’ai fait mine d’entrer dans la boulangerie, avec mon petit regard d’enfant perdu. Il m’a suivi. Haha. Après avoir acheté son énorme croissant au chocolat et son escargot aux raisins : « Au fait, vous vous appelez comment ? » Moi ? J’ai souri. Si tu savais, mon gars. Il m’a lancé un regard noir. Ok. Il n’a pas d’humour. « Je m’appelle Hungry ». J’ai éclaté de rire avant de m’enfuir.
#11 Chocapic • Marronnier humoristique
- Spoiler:
- Au mois d’avril ne te découvre pas d’un fil ! Comme cette vérité vraie prend tout son sens lorsqu’au matin du dimanche de pâques on doit sortir se geler les miches dehors pour chercher des œufs en chocolat qu’un soi-disant Lapin nous aura apportés. Mais alors, lorsque l’on sait que le Lapin de Pâques vient du fin fond de la Laponie – sans doute il vit avec le Père Noël, mais là ce n’est pas confirmé – on est en droit de se poser la question d’où vient tout ce chocolat déposé et caché dans nos jardins ? Éric Ola a enquêté pour vous, sur la provenance du chocolat que fait les œufs, les cloches, les poules et les lapins.
Il y a trois sortes de chocolat. Le noir – que bien des gourmets aiment. Le lait – qui ravie les papilles des plus jeunes et le blanc, qui permet à un dauphin de se démarquer de ses amis. Mais d’où vient-il réellement ? Éric Ola a interrogé une petite personne, profondément adorable et très douce sur les origines du chocolat. Il provient de la montagne, là où les vaches sont violettes. Euh… qui m’a volé mes notes ?
Je reprends. Le chocolat a des origines américaines sudistes mais aussi centrale. Il provient de la fève de cacao que l’on torréfie et que l’on broie pour donner une pâte de cacao. C’est un mets très recherché, car très rare. Peu d’industries le produisent, et il est peu rentable car bien trop cher pour nos portefeuilles. Pourtant, une industrie a fait son pécule grâce au chocolat. Elle est basée en Suisse, et fait du chocolat au lait fourré aux noisettes. Il est en forme de triangle et croustille sous la dent lorsque l’on croque dedans. Par contre, il faut avoir de la force pour couper ces petits triangles si appétissants, et il a un nom à coucher dehors mais pour les voyages en avion, c’est un passe-temps formidable.
J’ai aussi entendu parler d’une pâte que l’on tartine sur du pain. Je ne l’ai pas testé, pas assez gras pour moi mais parait-il que le gout de noisette est si exceptionnel que la recette est un secret d’état que tous les espions du monde tentent de voler aux italiens, cette fois-ci. Les Suisses et les Italiens sont passés maitres dans l’art de la chocolaterie. Ils sont inventifs et ingénieux. Ils déclinent le chocolat de toutes les manières qu’ils soient. Personne n’y résiste.
Et la vache violette dans tout ça ? Ma petite source me l’a présentée et je dois dire qu’elle est de toute beauté… Une merveille de la nature qui vit dans les Alpes françaises. Splendide animal qui fabrique du chocolat au lait – évidemment c’est une vache, elle fait du lait. Depuis sa création en 1825, elle a à son actif plus de dix gouts différents à ses tablettes. Et elle est Suisse, elle aussi. Ah ces Suisses toujours à l’heure. Et bien sûr, la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’alu !
#BATTLE LIBRE 1 G.rar • Kidnapping et recherche d'identité
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- Ne parle pas aux inconnus, Lucas. Mais non, le bleu ne s’accorde pas avec tes yeux, ça fait redondant. Ne t’éloigne pas. Ne va pas chez les inconnus. Ne va pas en Allemagne. Reste à la maison. Fais tes devoirs, obéis aux professeurs et surtout, surtout, évite la police. Ils ne te feront jamais du bien, ces sales poulets.
Il y a des règles, dans la maison de Lucas, certaines qu’il comprend, d’autres pas. Même sans comprendre, il a appris à les suivre, un peu bêtement peut-être. À chaque incartade, il avait la peur panique de finir abandonné. Sauf qu’un jour, il a eu dix-sept ans, et à dix-sept ans il a rencontré Élise.
Elise qui n’est pas exactement comme les autres filles, sans que Lucas arrive à comprendre pourquoi. Quelque chose, quand elle sourit. Ils sortent ensemble, il a eu le culot de lui demander. Il ose un peu tout, quand c’est Élise qui propose. Et Elise, elle lui a dit, en juin : “Mais sinon, on a qu’à dire à tes parents qu’on va en Bretagne, alors qu’en fait on se fait deux semaines en Allemagne !” Alors bien sûr, il a dit oui. Parce qu’il adore l’Allemagne, et Élise, et qu’elle ne l’abandonnera pas.
Et c’est génial, l’Allemagne. Ils viennent de passer une journée de rêve à Heidelberg avant de rentrer à l’auberge de jeunesse. Élise l’attend pour manger. Il faut juste qu’il passe aux toilettes mais, d’abord, s’arrête devant un grand panneau d’affichage. Il comprend à peine l’allemand (“Tu prendras espagnol en LV2, comme papa et maman !”) mais il trouve quelque chose de chaleureux et de familier dans toutes ces petites annonces pour du baby-sitting, des cours, des prêts, des chats disparus et-
C’est rigolo, on dirait Pluche, sur cette photo.
Il est mignon, le gosse à côté, pull bleu, yeux bleus, lui on a jamais du lui dire que c’était redondant.
Il a les cheveux blonds, ça rappelle à Lucas que lui aussi, petit, il avait les cheveux blonds, puis qu’ils sont devenus châtains. Maman était très contente quand c’est arrivé. “Papa aussi il s’est obscurcit avec le temps.”
Il la fixe depuis deux minutes maintenant, sans rien dire, sans vraiment comprendre pourquoi cet enfant qui lui ressemble autant se trouve sous ses yeux. Il y a quelque chose de lourd au fond de son ventre. Quelqu’un passe à côté de lui et, sans réfléchir, il lui attrape le bras. C’est une allemande, de quelques années son ainée mais plus petite. Vu le regard qu’elle lui lance, il doit serrer plus qu’il ne le pense. Il veut parler, ouvre la bouche, mais met plusieurs secondes avant d’arriver à produire un son, un anglais maladroit, étranglé.
“What it say ?”
Elle ne comprend pas, il répète, en montrant le texte juste en dessous la photo. Elle finit par comprendre, fronce les sourcils, se rapproche, réfléchit un peu, puis, dans un anglais hésitant :
“Little Anton still missing. Parents still looking.”
Elle a un accent. Il la comprend difficilement. Le sens est pourtant clair. Il le savait déjà, peut-être. C’est un kidnapping, ce petit garçon a été kidnappé, et ses parents, ses vrais parents, pas les kidnappeurs, le cherchent toujours. Et il y a une date, en dessous, mais ça, il n’a besoin de personne pour la lire. Les numéros, pourtant, se brouillent. Il n’arrive pas à lire, ou refuse de lire. Il lâche la fille, et son ventre est encore plus lourd, et ça remonte et il faut vite courir aux toilettes.
Il vomit son repas. Il vomit les saucisses, les patates, l’odeur familière, le sourire d’Élise, les échos étranges lorsqu’il entend parler allemand. Il vomit l’affiche, la photo, et Pluche, ce maudit doudou que sa mère détestait. Il se souvient d’avoir pleuré et tempêté, alors qu’on lui prenait. “Je veux Pluche !” qu’il criait, “Rends-moi Pluche, rends-moi, je veux !” Et la crise continuait, sans qu’ils puissent rien y faire, sans qu’on lui rende sa peluche. Et, enfin, il se souvient d’avoir hurlé bien plus fort et avec un désespoir renouvelé : “Je veux papa ! Je veux maman !” Aussitôt, le lapin lui était rendu.
Il vomit encore. Il n’y a plus que de la bile. C’est lui, sur cette photo, c’est évident. C’est acide, c’est salé, au fond de sa gorge et plus loin dans son ventre. Les larmes lavent ses lèvres. Elles ne lavent pas grand chose d’autre.
Il s’en souvient, pas bribes, peu à peu : il se souvient de la détresse du début, des affiches en allemand, de papa et maman (il n’arrive pas à les appeler autrement) terrifiés tout en l’amadouant pour qu’il se calme.
Mais, il avait quoi ? Quatre ans ? cinq ans ? Pourquoi il ne se souvient pas du reste ? C’est vrai ça, tout le monde s’en souvient, de la maternelle, mais pas lui. Il doit avoir un problème. Il doit lui manquer un truc. Même le prénom, ça lui dit rien : Anton. Il s’en souvient pas, de ce prénom. Il résonne, il sonne familier, mais il ne l’assimile à aucun sourire.
Il est toujours aux toilettes, il n’a plus rien à cracher, ses yeux sont secs. La panique se dissipe, remplacée par un profond sentiment de culpabilité.
Il ne peut pas y aller. Le scénario lui semble ridicule. Aller vivre avec des gens qu’il ne connaît pas, qu’il a oublié ? Il va les décevoir. Il ne comprend rien à l’allemand. Il n’a aucun souvenir d’eux. Il est nul, il se souvient de rien, il s’est laissé faire. C’est sûr, y a des gamins kidnappés qui se souviennent de leurs parents. Pas lui. Il est même heureux. Au fond, c’est lui qui les a abandonnés.
Non, il ne dira rien. Y a rien à dire. Demain, il rentre à la maison. Il va les appeler papa et maman. Il va oublier l’Allemagne. Et peu importe ce que lui dit Élise.
#BATTLE LIBRE 2 Miss Papotages. • Superhéros & supervilains
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Depuis qu’elle est sortie de l’hôpital Saint-Bienveillant, Dolly refuse catégoriquement de monter dans la moindre voiture. Si c’est parfois problématique , son psychologue assure que ses craintes sont tout a fait normales et que le temps l’aidera à surmonter son traumatisme. La jeune femme voudrait bien lui voir, lui. Est-ce qu’il s’est déjà retrouver à sa place pour pouvoir affirmer ses dires ? Dolly n’a jamais apprécié beaucoup de choses et de monde en dehors de sa grande passion, l’accident n’a pas démonté son sale caractère et l’a même endurci. Ô joie ! N’en déplaise à certains, quand il fallût que Dolly reprenne une vie normale, elle a décidé de reprendre les cours à la fac dans le but de continuer son cursus de lettres modernes mais par correspondance cette fois. Hors de question de subir le regard des gens sans leur coller un pain dans la figure. Elle ne voulait pas devenir la nouvelle bête de foire de la fac pour satisfaire la curiosité de ses camarades étudiants. Cela n’a pas arrangé le niveau de ses relations sociales. Mais après environ trois ans et demi, elle reste persuadée d’avoir prit la meilleure décision même si c’est un choix plutôt par dépit. Ce cursus lui convenait peut-être avant mais plus maintenant. En réalité, quitte à reprendre une vie normale, là où elle l’avait laissé lui avait parût comme un bon début mais désormais, il lui est difficile de trouver quoi faire d’autre. Tout aurait été plus simple dans sa vie sans ce fameux accident. Elle aurait certainement fini par briller dans sa discipline et y consacrerait toute sa vie. En tant qu’athlète d’abord puis plus tard en tant que professeur, pourquoi pas. Il avait fallût quelques petits instants pour que ses plans d’avenir soient balayé. Dolly a tout de même tenu à garder tous ses anciens constumes et ses rubans en guise de souvenir même si ils sont bien cachés dans des cartons pour l’instant car elle n’a pas encore le courage de les regarder, les toucher et de se souvenir des beaux moments vécus. Cependant, elle sait qu’elle y parviendra un jour. Elle en a besoin et le groupe de parole auquel elle se rend deux fois par semaine l’aide beaucoup. Ce sont uniquement des personnes qui ont vécu une situation similaire et ce sont les seules dont elle accepte les conseils. Parce qu’ils sont bien placés, eux. Pas comme son psychologue. D’ailleurs Dolly est contente, elle a réussi à faire sauter le rendez-vous de ce soir. Ce n’est pas facile de convaincre sa mère mais pour le coup, la jolie brune a eu des arguments du tonnerre.
« J’y vais m’man ! » Une expression de jeunes. Les années ont passés, n’ont pas attendu Dolly mais mentalement, rien n’a changé. Du haut de ses vingt huit ans, elle se cache encore pour fumer une clope. Elle est décalée. Est-ce utile de dire que la plupart de ses anciennes amies lui ont tourné le dos depuis ? Tant pis. Elle sourit toute seule en repensant au dernier message d’Orella et à la virée shopping qui les attend demain. Pour l’heure, c’est à la bibliothèque municipale que la brunette se rend. Elle ne peut pas beaucoup marcher à cause de sa jambe droite et c’est pour cette raison que sa mère désespère de la voir partir à pied à chaque fois mais la distance n’est pas grande, la preuve elle n’a pas le temps d’avoir mal et a besoin de s’y rendre régulièrement. Elle travaille beaucoup là-bas pour ses cours, ce n’est parce que ses derniers l’enthousiasment moins qu’avant qu’elle ne bosse pas sérieusement, de toute façon elle n’a pas mieux à faire. Elle s’est également découverte une passion pour toute sorte de lecture alors elle renouvelle son stock régulièrement. Généralement, elle procède toujours de la même façon quand elle vient mais cette fois, son programme change un peu. Elle n’est pas venue finir un devoir qu’elle doit absolument rendre dans les prochains jours, elle est venue pour son grand frère. Elle ne souvient pas pourquoi leur relation était tendue avant et même si cela à changer depuis son réveil, elle croit déceler de la gêne dans son regard parfois. Il lui parle mais il donne l’impression de tout faire pour éviter de passer du temps avec elle et juste avec elle. Elle ne se souvient pourtant pas avoir été horrible un jour avec lui, pas au point qu’il ne veuille plus la voir. Ce n’est pas simple à comprendre ni à vivre alors, à l’approche de son anniversaire, elle a décidé de lui faire plaisir. Elle veut un cadeau qui puisse tout effacer, elle veut retrouver son frère. Jusqu’à peu, elle ne connaissait pas certaines de ses passions mais en fouillant dans son ancienne chambre chez leur mère, elle a vu. Aujourd’hui, elle sait que son grand frère qui se donne des airs et en fait complètement fan d’un super-héros dont tout le monde parlait encore il y a un an mais plus depuis peu. Un petit roux avec une tête de renard, des pouvoirs un peu loufoque sur les bords et un sourire dévastateur. Ainsi est née l’idée de les faire se rencontrer, mais encore faut-il le retrouver ce gars à la face de renard. C’est tout l’intérêt de sa venue aujourd’hui.
Les superhéros font fureur dans le monde entier car ce sont les anges gardiens des citoyens. Leurs constumes sont généralement farfelus alors Dolly apprécie les services rendus mais pas au point de se proclamer fan. Elle se souvient très bien de PoppySmash qui volait tous les jours au-dessus de la tête des habitants mais ne se souvient pas de son successeur, celui qui intéresse tant son frère. Avoir eu son accident dans cette période n’arrange pas la chose. Tandis que l’actuel, il est plutôt moyen. Il parle pour rien dire en fait... Heureusement pour elle, la bibliothèque possède un coin consacré aux superhéros de la ville et à leurs exploits, c’est le point idéal pour débuter ses recherches et combler ses lacunes. « Je peux vous aider ? » Les gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas, quand en plus elle ne les a pas sonné, ça aussi elle en a horreur. « Je m’y connais en superhéros. » Voilà qui change tout, fallait commencer par là. « Je cherche des informations sur BabyDrew. » C’est encore plus ridicule quand on le prononce à voix haute. « Il ne se montre plus depuis un bout. » Non, sans blague. C’est justement parce qu’on ne parle plus de lui que Dolly cherche ici. « Il reste très mystérieux à mes yeux, je voudrais en savoir plus. » Binoclarde la prendrait pour une fan tarée si elle évoquait son envie de le retrouver. « J’arrive. » La blondinette disparaît dans un rayon, un autre puis encore un. Il lui faut cinq minutes au total pour rassembler plusieurs articles et les proposer à Dolly. « Merci. » C’est du temps gagner dans ses recherches, qui l’aurait cru. Elle ne sait pas ce qu’elle cherche précisément, le moindre indice fera l’affaire. Ce qui fait tilt quasiment tout de suite, c’est la même date reprise pleins de fois par pleins de journaux différents. Une date proche de sa disparition dans la vie des habitants, peut-être l’indice qu’elle recherche tant ? Grosse modo, elle découvre que BabyDrew a eu un problème de santé et les journaux ont tous les articles proposent sa liste de supervilains qui auraient pu l’empoissonner juste avant d’être arrêter. Curieuse, Dolly se penche sur l’un des jounaux qui en plus de la liste, propose le portrait de certains des supervilains en question. Elle se moque intérieurement du visage de certains avant de vivre la douche froide. Il y a son visage entre deux supervilains. Pourquoi ? Elle a un double maléfique ? Elle prend cette fois les journaux les plus anciens, où BabyDrew est présenté. Son pouvoir, c’est de rendre amnésique. Il fait tout d’un coup beaucoup plus clair dans sa tête, les nuages ont disparu. Elle est en colère quand elle descend deux par deux les marches de la biblothèque. Les émotions la submergent. On lui a dit qu’elle ne se souvenait pas de quatre ans de sa vie parce qu’elle a eu un accident de voiture mais elle n’a jamais eu d’accident. Elle a des peurs, elle a modifié son train de vie, elle a fait des concessions à cause de cet événement qui n’a jamais eu lieu. Elle a peut-être été une mauvaise personne mais est-ce qu’on a vraiment le droit de lui mentir à ce point ? Elle se sent trompée. Manipulée. On lui a effacé la mémoire pour tenter de la remodeler. C’est immonde. Peut-être autant que ce qu’elle a pu faire. Elle veut fuir Dolly, elle veut ne pas pas rentrer chez sa mère en sachant la vérité. Ses doigts composent machinalement le numéro d’Orella. « Viens... me chercher. » parvint-elle à dire entre deux sanglots.
#4 Shury • Poème sur les saisons
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Eos et Perséphone
Aurore et Proserpine
L'Aube et le PrintempsQuelques gouttes limpides
flottent, légères, dans le vent.
Aurore, teinte d'un rosé timide,
se vêt élégamment.
Ouvrant les portes du jour,
Elle précède Sol, sa grande sœur.
Couvant la terre de son amour,
Elle accueille Luna, sa petite sœur.
Elle est aube chaleureuse
Parée de ses plus belles couleurs ;
Et crépuscule ténébreuse,
Tissant la nuit avec ardeur.
D'elle est née la rosée.
De son cœur endolori,
Des perles argentées
Montre son air meurtri.
Pourtant elle resplendit
Assise dans la nature naissante.
Cora, fille de la terre et bannie,
Lui montre des fleurs dansantes.
D'un éclatant sourire joyeux,
Deux jeunes filles et amies
Admirent sous le souffle heureux
Le matin d'un printemps fleuri.
Sous les doigts de Cora
Bourgeonnent et papillonnent
Des pétales mauves de Lilas
Ainsi que de belladone.
Fille juvénile et douce,
Cachant un sombre secret,
Par sa belle frimousse,
Et sa voix nacrée.
Reine redoutable,
De son coeur envolé,
Ses heures incroyables
D'un bonheur passé.
Cora, vêtue de ses blancs attraits,
Retrouve ses couleurs sacrées.
Profitant de sa liberté renouvelée,
Elle fait naître des fleurs par milliers.
#13 PRESS START • Thérapie pour héros de fiction
- Spoiler:
- Tu fixes tes mains avec une fascination qui pourrait paraître morbide d'un point de vue extérieur. Tu replies tes phalanges, enfonçant tes ongles dans la chair de tes paumes puis relâchant sèchement la pression pour tendre tes doigts, les étirer jusqu'à ce qu'une sensation désagréable de picotement ne se fasse ressentir. « Ézéchiel ? » T'inclines ce qui te sert de tête, la relevant non sans faire craquer au passage ce que les humains appellent « un cou » et tu fixes ton interlocuteur. « Qu'est-ce qu'il y a ? » Tu t'y fais pas, à ça non plus. C'est le langage des humains, pas des pokémons et tu espères à chaque fois laisser échapper un bref ectoplasma à chaque fois que tu ouvres les lèvres, mais non. T'as pris leur physique et leur langage, tu ne sais absolument pas comment mais tu désires à tout prix sortir de cet enfer. Les cauchemars, dans le monde des pokémons ou tu devrais être à l'heure actuelle, c'est toi qui les provoque. Tu t'amuses et les autres subissent, pas l'inverse. Le psy effleure à nouveau la pochette qui renferme ton « dossier », consulte les pages d'un air distrait. Tu l'écoutes d'une oreille, plus pour un semblant de politesse que par un réel intérêt. Il parle de ta famille – il paraît que dans ce monde, tu es mineur et que tu es obligé d'être surveillé par des personnes plus âgées que tu ne connais pas le moins du monde mais qui se prétendent tes tuteurs légaux – et de leurs inquiétudes vis à vis de la façon dont tu parles de tes pouvoirs.
Tu roules des yeux, affichant une mine désinvolte. C'est vrai que tu n'as fait que leur en parler jusqu'à présent, tu ne juge pas leurs âmes suffisamment intéressantes pour pouvoir te les approprier – ce sont des êtres plats, dénués de la moindre parcelle d'intérêt. Leur manque de relief te répugne et tu es presque soulagé d'avoir du – pu serait le mot juste – les quitter provisoirement pour ce bâtiment que les êtres humains appellent un « hôpital psychiatrique ». Ici, les âmes ont un semblant de profondeur, les consciences possèdent un relief inégalé… Comparé aux hommes que tu as croisés depuis les six mois qui se sont écoulées depuis ton arrivée dans ce monde. Tu es soulagé de pouvoir à nouveau te glisser dans les ombres des gens, de parvenir à t'imprégner de leur énergie vitale. Parfois, ils chutent face à ta gourmandise, et tu restes dans l'ombre en attendant qu'une autre se présente et te permette de prendre la fuite – tu as appris rapidement qu'être présent dans le même couloir qu'une personne blessée est synonyme de problèmes. Tu cesses de jouer avec tes doigts à cette idée, les remontant le long de tes tempes pour les poser sur les traces bleutées et violacées des patchs des électrochocs. Tu te concentres sur leurs âmes à ce moment là, envahissant leurs souvenirs pour te repaître de leurs souffrances et oublier la tienne mais le traitement n'en reste pas moins désagréable. T'es un type spectre, toi, et ce genre d'amusement conviendrait bien mieux à un type électrique tels que les Pikachus, les Pharamps, les Voltalis pour ne citer qu'eux…
T'interromps tes pensées pour le moment. Le psychiatre vient de soulever un point important – si tu ne parviens pas à le convaincre que tu es sain d'esprit, tu devras rester ici encore un moment – et tu accordes pour la première fois depuis quatre semaines une étincelle de considération envers ses paroles. Être ici c'est bien un temps, mais tu revois sans cesses les mêmes souvenirs, les mêmes douleurs, les mêmes émotions et tu commences à te lasser de devoir supporter les mêmes âmes. Ce lieu est passionnant mais il ne te permet pas d'assouvir ton appétit insatiable de vols de consciences et d'énergies vitales. D'ailleurs, tu n'as pas assez de puissance comparé à ton monde d'origine pour tuer les personnes que tu attaques, tu parviens tout au plus à les faire convulser sur le sol ou à les faire s'évanouir mais leur cœur continue, faiblement mais constamment, de battre et il ne t'appartient pas. Ce métronome cardiaque t'insupportes et tu ne tiendras plus très longtemps ici – tu as envie, tu as besoin de retourner dans ton univers.
« Je considère qu'un acte vaut mille mots. Permettez que je vous montre l'étendue de mes pouvoirs. » Ta voix reprend le timbre glacial et vicieux caractérisant Ectoplasma. Tu te relèves brusquement, te penchant par dessus le bureau pour attraper ses poignets. Concentré, tu plonges ton regard dans le sien. Imprégné par son âme, tu sens tes pouvoirs minimes mais existants faire effet, comme avec les autres résidents de l'hôpital. Une dizaine de secondes de concentration et tu disparais soudainement. Camouflé dans son ombre, tu te l'appropries et tu profites de la sensation de puissance que tu exerces sur les autres en les possédant. Tu commences à bouger dans la pièce, l'observant du coin des yeux tandis qu'il commence à trembler. Tu as un bref sourire dans ta cachette ; l'effet est particulièrement rapide et le gel doit déjà commencer à s'emparer de son corps tandis que la chaleur qui l'animait précédemment est en train de te gagner.
Tu apprécies vaguement l'échange – moins qu'avec les internés cependant ce qui prouve qu'ils sont plus intéressants que les soignants – mais tu coupes court rapidement. Tu veux juste l'impressionner et après une courte balade dans la pièce sous ses yeux ébahis et sa silhouette affaiblie, tu ressors de l'ombre pour la lui rendre, sans retourner t'asseoir. « Je ne tiens pas à retourner chez ma pseudo-famille mais je ne souhaites pas non plus rester ici. Signez-moi une autorisation de sortie. » Il reprend ses esprits, retrouve sa chaleur humaine habituelle. Encore incapable de parler, sonné, il incline néanmoins la tête. Tu souris. Un problème de réglé ; reste à savoir comment retourner chez toi.
#14 Mrs. p. christie • Un crime parfait
- Spoiler:
- Il faisait chaud dans la salle. On était en plein mois de juillet et les fenêtres ouvertes ne laissaient qu’entrer un souffle chaud de l’extérieur. Assise sur un banc en bois inconfortable, qui grinçait à tous mouvements, j’attendais. Je regardais la salle s’agiter. L’inculpé déjà à sa table, avec son avocat. Dans les places assises se trouvait naturellement la famille de la défunte. Je pris une inspiration à cette pensée. Une femme était morte et j’allais devoir juger son assassin présumé… Je sentis mon estomac se torde à cette pensée. J’avais l’impression que c’était hier que je le protégeais Liam dans la cour de récréation des autres enfants, et qu’il en faisait de même. On était un peu des parias dans notre village, on s’assortit donc bien. On s’était perdu de vue à l’époque de la fac, mais on n’avait jamais perdu le contact. J’avais longtemps regretté ne pas avoir pu aller à son mariage suite à un accident de voiture. Aujourd’hui je bénissais ce fait. Impossible pour la famille de faire un lien entre moi et lui.
J’inspirais discrètement par la bouche, baissant les yeux et essayant de garder mon calme. Lançant des coups d’œil nerveux autour de moi mon regard croisa celui d’une autre jurée. Un petit échange de sourire timide et elle me rejoignit quelques instants plus tard.
« Salut… Je peux m’asseoir ? »
« Oui bien sûr ! »
Nous parlions bas toutes les deux, peu désireuses de se faire remarquer ou autre.
« Toi aussi, c’est ta première convocation ? »
Je hochais la tête doucement un léger sourire timide aux lèvres. On discuta un instant, elle était aussi incertaine que moi. Après tout, de nous dépendait le futur d’un homme qui avait tué sa femme d’après la police. Comment les blâmer alors qu’ils étaient arrivés sur la scène de crime après qu’un voisin ait entendu un cri depuis son jardin. Ils avaient trouvé Liam occupé à récurer le sol, effaçant une tache de sang fraîche. Il était assis à quelques mètres de nous. Personne ne savait qu’il était mon meilleur ami. Et lui n’avait raconté à personne que c’était moi qui avais tué sa femme. Je me retournais vers Elise et lui souris doucement. Une jolie jeune femme. Malheureusement un peu trop naïve et influençable. Parfais pour moi.
« Il n’a pas l’air d’un fou dangereux, ni du tueur froid qu’on s’imagine toujours hein ? »
Elle secouait la tête, un sourire timide aux lèvres. Elle commençait à douter… Personne ne saura jamais que j’étais venue dans cette maison via l’entrée arrière pour rendre visite à mon ami. En cachette bien sûr, pour ne pas que l’autre le sache. C’était moi qui lui avais dit qu’il fallait mettre un terme à cette relation toxique. Il y avait plusieurs possibilités : s’enfuir, demander divorce, thérapie… Mais Liam avait peur qu’elle ne le retrouve. Il avait tellement peur d’elle… C’était moi qui eu l’idée du meurtre. Personne ne saura jamais que c’était moi qui avais fracassé le cendrier contre la tête de Laura. Elle était rentrée plus tôt que prévue d’un rendez-vous avec une amie. Alors qu’elle l’engueulait parce que ce ne faisait pas assez propre à ses yeux et que j’étais là, j’avais vu rouge. Cependant, personne n’aurait pu prévoir la réaction de Liam : se précipiter vers la serpillière en marmonnant : « Il faut que tout soit propre. Il faut que tout soit propre ». J’avais voulu faire croire à un cambriolage qui tourne mal, sauf que lui était trop endoctriné pour supporter le bordel… Pourtant, il l’avait voulu morte, comme moi. Elle l’avait rendu fou. Je l’avais sauvé. Et j’allais faire en sorte qu’il n’en paye pas le prix. « Je te sauverais ». C’est ce que je lui avais promis !
Quelques minutes plus tard le juge entra dans la salle, et la séance commença. Ce fut assez tendu. Bien sûr, l’avocat de la famille de Laura s’amuse à déstabiliser Liam de plus en plus. Heureusement, ce fut au tour de son propre avocat, de lui poser des questions. Il put mettre en avant le profil d’un mari maltraité psychologiquement par sa femme. En effet, Liam raconta les événements de cette journée et je pense bien que les gens purent voir avec effrois ce qu’il devait endurer. Il devait s’assurer que la maison était immaculée, se faisait souvent rabaisser par sa femme et avait intériorisé ces remarques au point de lui donner raison. Homme au foyer, dépendant de sa femme qui l’avait petit à petit isolé de ces cercles d’amis et de son travail aussi. Travail qu’il avait fini par abandonner. Pas d’amis, pas d’argent… Pas d’existence. Je serrais les mains l’une contre l’autre. Il ne dit rien sur moi. Pas un mot.
La mère de Laura fut alors appelée à la barre. Bien sûr au début, elle défendit sa fille avec bec et ongles. Mais doucement, face aux questions de l’avocat de la défense, son assurance fondit petit à petit. Est-ce que sa fille avait toujours été aussi maniaque ? Oui, quand même. Quand elle était invitée, il n’y avait aucun souci. Mais si c’était Laura qui invitait, il fallait suivre ses règles. Est-ce qu’elle avait déjà dénigré son compagnon devant eux ? Et bien il y eu bien la fois durant un repas de Noël, et encore une fois à un anniversaire…
« Tu crois qu’il a vraiment voulu la tuer ? »
Je me tournais vers Elise qui avait murmuré à mon intention. Secouant la tête négativement, je lançais un regard discret à Liam, peinée.
« Non. Je pense qu’il ne se rend même pas compte de son geste tellement il est… »
Un vague geste de la main me suffit pour définir la situation. Elle hocha la tête, comprenant. Au moins nous serions deux pour voter la libération de Liam. À voir ce que les autres jurés en diront. Intérieurement, je priais pour que tout se passe bien…
# Re: Gagnants des challenges littéraires - Ven 15 Déc - 12:47
Adamantium
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Prénom : Evy
Ton âge : 31
Profession / études : Responsable de droits étrangers dans l'édition
Les logiciel(s) utilisés : Photoshop CS6
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Dédicaces:
A savoir sur moi:
Mes personnages RPG:
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#15 Mrs. p. christie • Arrivée fracassante aux portes de l'enfer/du paradis
- Spoiler:
« Mais qu’est-ce que tu fais ici ? »
Je regardais ma sœur jumelle en face de moi, incrédule et surprise. Elle était morte depuis 15 ans, à la suite d’une réaction allergique à une soupe aux potirons. On avait 16 ans à l’époque et on était toute les deux allergique au cucurbitacés, mais pour un pari elle avait avalé un bol en entier... Moi j’étais morte depuis approximativement 20 minutes. Crash aérien. Je rentrais d’une mission humanitaire. Mes derniers souvenirs étaient flous : la panique, l’avion qui bougeait dans tous les sens, les bruits de la machine, mêlé aux cris des passagers apeurés… Je me souvenais vaguement que j’avais serré l’enfant assis à côté de moi dans mes bras pour essayer de le rassurer. Je pensais que je serais ici avec eux. Mais j’étais avec Claire. Dans un jardin magnifique. Malheureusement je n’avais pas trop l’occasion de regarder autour de moi et d’explorer l’endroit vu que ma sœur se tenait face à moi. Ce qui me perturbait le plus était qu’elle me ressemblait. Enfin oui, elle était ma jumelle, mais elle était morte il y a 15 ans. Déjà que je ne m’attendais pas à la voir elle, mais certainement pas avec le physique correspondant à mon âge.
« Et bien je t’attends-moi ! »
« Tu m’attends ? »
Je la regardais sceptique, surtout face à son air calme et posé. Elle avait toujours été vivace, pimpante et là elle était tout le contraire.
« Bah oui idiote, je t’attends pour y aller ! »
« Aller où ? »
« Au Paradis ! Où veux-tu aller d’autre ? On est mortes ! »
« C'est juste…. Qu’est-ce que tu fais ici, toi ? »
J’insistais sur le ‘toi’ légèrement, parlant de manière hésitante. Elle était la jumelle extravertie, moi l’introvertie. On était différentes… Fort différentes ! Je ne comprenais pas comment elle pouvait être ici. Elle avait toujours eu un comportement fourbe, autant en paroles qu’en actes. Elle savait toujours trouver la faille des gens et l’utiliser à son avantage. Elle savait aussi trouver les mots juste et tourner une phrase innocente en une phrase avec un sous-entendu mesquin. Un vrai paratonnerre à problèmes pour moi qui devait passer après elle : soit je devais réparer les pots cassés et calmer les gens, soit je me ramassais les foudres par après car on nous confondait. Combien de fois ce n’était pas non plus arrivé qu’elle se fasse passer pour moi pour éviter une punition qui me retombais alors dessus ? Ou alors on me disait que vu qu’on était jumelles, j’étais pareil qu’elle, le même personnage turbulent… Or ce n’était pas le cas. Je la regardais incrédule alors qu’un sourire suffisant étirait ses lèvres.
« Il se trouve qu’on ne sépare pas les jumeaux. On est nées ensemble et on ira dans l’au-delà ensemble. La dernière qui meurt définit l’endroit où on ira. Du coup je comptais te remercier aussi ! »
« Me remercier ? »
« Cela fait 15 ans que je me balade dans l’entre deux. J’aurais du l’aller en enfer, va savoir pourquoi d’ailleurs, mais tu n’étais pas morte du coup : ‘accès refusé’ ! »
Je la regardais mimer des guillemets incrédules. Malgré qu’elle sourît je sentais qu’il y avait une sorte de reproche. Elle avait passé 15 ans à errer. Moi j’avais passé 15 ans à vivre. Au début ça avait été difficile de faire face à sa mort. Par après ça avait été plus simple. Nos parents avaient dû déménager dans une autre ville, personne ne savait que j’avais eu une jumelle, personne n’avait dû subir les méchancetés de Claire. Les gens me voyaient pour moi. Plus de comparaison, plus de confusion, plus de retombées non plus. En repensant à toutes ses actions mon estomac se serra et je me demandais si elle ne savait vraiment pas pourquoi elle aurait dû finir en enfer, ou si elle se donnait juste un air… Je revenais au moment présent quand elle reprit la parole :
« Du coup nous revoilà réunies ici dans le jardin céleste, prêtes à entrer dans le paradis ! »
Le ton théâtral, ses manières… J’avais envie de faire marche arrière, retourner dans cet avion qui se crashait et qui me donnait la nausée. Elle contrastait tellement avait la sérénité ambiante… S’appropriant le tout. Ça pouvait être idiot mais elle avait toujours eu l’art de prendre. Moi de donner. Je me sentais bien quand j’aidais les autres. Cela me satisfaisait de savoir que des gens avaient résolus leurs soucis, ou trouvés ce qu’ils cherchaient ou étaient sorti d’une mauvaise passe. Pas elle…
« Donc on va aller toute les deux au paradis, parce que je suis morte après toi et que c’est là que je dois aller ? »
Je la regardais incertaine et sur mes gardes. Elle, elle me regardait comme si j’étais une proie à manger et hochait simplement la tête. Je baissais la mienne, hésitante. Avait-elle changé ? A cette pensée mon estomac se serrait. Combien de fois je ne m’étais pas dit pareil de mon vivant ? Combien de fois elle ne m’avait pas entourloupée à me demander pardon pour m’entrainer de plus belle dans une ces ses histoires à problèmes ? Mais il semblerait qu’ici je n’aie pas le choix que de la suivre… Sauf si je me refusais au paradis… mais est-ce que c’était seulement une option ? Qui se refusais une place au paradis ?
Finalement je pris le bras qu’elle me tendait et avançais avec elle sur ce chemin de graviers clair, entouré de part et d’autre de magnifique fleurs et arbres fruitiers. Nous étions mortes et elle l’était depuis 15 ans. Autant juste enterrer le passé, non ? De plus, aurais-je seulement ma place ici, si je refusais le paradis à ma propre sœur ? Je souris, incertaine, et demandais :
« Et donc, qu’est ce que tu as fait ces 15 dernières années ? »
#15 Evanell • Arrivée fracassante aux portes de l'enfer/du paradis
- Spoiler:
- Il n'en croit pas ses yeux. Ils sont déjà difficile à garder ouverts mais il ne comprend pas ce qu'il vient de se passer. Est-ce qu'il vient vraiment de se prendre une balle ? Il ne réalise pas. L'impact raisonne encore dans ses tempes alors qu'il cherche la blessure au niveau de son coeur. Où est-il ? Pourquoi fait-il si froid ? Il se lève difficilement, ne pouvant reconnaitre l'endroit. Le brouillard commence à se dissiper et il distingue au loin une silhouette.
« Euh, s'il vous plait ? Vous m'entendez ? »
« Bien évidemment que je t'entend, ne crie pas. »
Cette silhouette qui parle est bizarre mais son instinct ne lui dit pas de fuir. Elle n'a toujours pas l'air humaine mais pas plus étrange que cela. Alors que sa tête tourne, il jette un coup d'oeil aux alentours et peut reconnaitre des champs cultivés. Ce sont vraiment des cucurbitacés juste là ?
« Viens par là, on doit bouger. »
« Mais, qui êtes-vous ? »
« Tu ne me reconnais pas ? Enfin Matt... »
« ... Ivy ? C'est toi ? »
« Qui crois-tu que ça soit d'autre ? Aller viens, on doit bouger, dépêche-toi. »
« D'accord. Si tu le dis. »
Son mal de tête de passe pas. Il n'en revient pas. Ivy ? Son amour de jeunesse sérieusement ? Pourquoi, même dans la mort c'est toujours aussi compliqué ? C'est un vrai paratonnerre à problèmes cette fille. Pas de chance de tomber à nouveau sur elle. Mais il est où d'ailleurs ? Au paradis ? En enfer ?
« On est où ? »
« Aux portes du Paradis, on m'a dit que je devais t'y attendre, que tu n'allais pas tarder à arriver »
« Toi ? Au Paradis ? C'est une blague. Tu n'as rien fait pour y mériter ta place Ivy. Désolé mais franchement, je ne pensais pas retomber sur toi. »
« Et bien merci Matt ! J'ai fait un pacte. Tu ne te souviens pas ? Pendant une de nos soirées où on était tellement défoncés que même toi tu ne t'en rappelle pas... »
Cette soirée ne lui dit rien en effet. Mais alors cela veut dire qu'il va passer toute l'éternité avec elle ? Ce n'est pas quelque chose d'envisageable. Il doit trouver un autre moyen ou alors les secours doivent se dépêcher de le sauver, après tout ce n'est qu'une balle. Et une balle perdue en plus. Il n'en revient pas. Comment vont faire sa femme et son fils sans lui ? Comment est-ce possible qu'Ivy ait pu s'en sortir alors que lui non. N'y a-t-il donc aucune justice sur cette Terre ? Bien qu'à l'heure actuelle, il n'y soit plus, sur cette Terre... Il s'arrête.
« Je ne peux pas te suivre Ivy. Je suis désolé mais je n'ai pas terminé ce que j'avais à faire sur Terre. Ramène-moi là bas. Tu m'attendras encore un peu, tu me dois bien ça. »
« On ne peut pas Matt, aller, viens, suis moi, il faut qu'on aille. »
Même si cela fait un bon moment qu'il ne l'a pas vu, il n'a pas oublié ce rictus qu'elle a sur son visage lorsqu'elle ment.
« Tu mens. Il y a une autre solution. Dis la moi. Tout de suite. »
« Matt, Matt, Matt... Mattie ? »
« Ne m'appelle pas comme ça. »
« Bon... En effet, il y a quelque chose... Qu'éventuellement, tu peux faire. Mais il y a un prix à payer ! »
« Dis-moi ce que c'est. »
Elle hésite un moment, sachant qu'elle ne peut pas lui refuser ça, après ce qu'elle lui a fait endurer.
« Tu peux retourner sur Terre... Mais tes années là-bas correspondent à la moitié de ma vie. Soit 12 ans. »
« Tu es morte à 24 ans ? »
« Oui, d'une overdose, comme tu t'en doute. Ça fait 10 ans que je t'attends. »
« Je ne veux pas être lié à toi comme ça. Mais j'accepte le deal. »
Elle montre sa main, dans laquelle elle coupe la peau avec une lame. Elle tend le couteau à Matt lui intimant l'ordre de faire de même. Il s'exécute et ils se serrent la main avant de disparaitre dans une trop forte lumière blanche qui frappe Matt. Il ferme les yeux même pas une seconde avant de les ouvrir à nouveau. Pas de trace d'Ivy, il semblerait qu'elle ait tenu sa parole pour une fois. Il se lève mais ne reconnait toujours pas l'endroit. Il voit au loin son fils courir vers quelque chose puis disparaître. Il voit également sa femme en train de pleurer sur leur lit, tenant la photo de leur mariage. Il comprend qu'il n'a pas pu revenir. Qu'il doit se faire une raison. Il tourne le dos à ces fantômes et découvre deux portes, laquelle choisir ? La bleue ou la rouge ? Son coeur décide et il tourne la poignée de la porte rouge, derrière laquelle ne se cache pas Ivy, elle avait choisit la bleue, il est donc libéré de son emprise et doit tout de même rejoindre le Paradis, veillant sur ceux qu'il aime depuis là-haut.
# Re: Gagnants des challenges littéraires - Ven 5 Oct - 15:44
Christie
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BATTLE LIBRE N°4 Orion • Un accident avec Satan
- Spoiler:
Le chocolat chaud dans sa tasse aux oreilles de chat avait beau exhaler une épaisse vapeur qui troublait le vide devant elle, la jeune femme contemplait indubitablement un étranger pour le moins singulier gravir avec extravagance de sinistres marches enflammées apparues dans son petit studio. Des ombres funestes avaient envahi les murs de l’appartement tandis que des cris stridents et des plaintes sépulcrales sourdaient tristement du trou béant d’où émergeait l’escalier.
Elle battit rapidement des cils d’un air ahuri et se frotta les yeux : bien loin de la rassurer sur la scène lugubre se déroulant devant elle, ce geste ne servit qu’à étaler sur ses cernes le mascara de la veille qu’elle avait oublié d’enlever. L’étranger s’arrêta net dans sa procession – tout comme le firent les cris et les ombres – et lui rendit son regard stupéfait. Il dévisagea l’étudiante, vêtue d’un haut de pyjama en pilou-pilou blanc, d’une culotte noire et de chaussettes duveteuses à l’effigie d’une maison de Harry Potter et dont les cheveux rassemblés en un nid d’oiseau au sommet de son crâne semblaient avoir été négligés depuis bien trop longtemps, qui examinait elle aussi l’intrus horrifiant et plutôt indescriptible qui lui faisait face.
Au bout d’un moment qui sembla interminable, l’étrange individu fronça d’épais sourcils broussailleux et claqua ses doigts sales et griffus d’un air impérieux : une gargouille au ton solennel émergea du gouffre en battant avec effort de tristes ailes décharnées avant de tendre à son maître un morceau de papier dont les bords se consumaient rapidement, rongés par la braise, et une paire de lunettes rondes. Celui-ci attrapa la note du bout des doigts et posa avec application les lunettes sur son nez porcin. Il plissa les yeux pour déchiffrer l’écriture tremblante puis brisa le lourd silence.
– Je suis bien chez… commença-t-il avant de s’arrêter et de se gratter la corne droite, créant un bruit strident qui fit frissonner la jeune femme. Haussant les épaules, l’étranger retourna la note pour la montrer à l’étudiante qui y lut effectivement son nom, juste à temps : avec un petit cri aigu suivi d’un juron moyenâgeux, celui-ci jeta brusquement au sol le papier enflammé, qui lui avait finalement brûlé le doigt, et le piétina pour l’éteindre.
– Euh… Oui, c’est moi, couina-t-elle après avoir dégluti difficilement.
– Ah ! s’exclama l’individu. Et donc, pourquoi m’avoir dérangé pendant ma séance séculaire de taillage de fourrure de jambes ?
– Hein ? lâcha l’étudiante, sourcils haussés. Après une grimace d’hésitation, elle se lança finalement : Qu’est-ce que vous faites chez moi, en fait ? Comment est-ce que vous êtes arrivé là, d’ailleurs ?
– Mais… Vous m’avez invoqué, corne de bouc !
– Quoi ?
– Mais oui, vous savez, la formule… Prononcez-la à minuit pile un jour de lune noire et … tada ! annonça-t-il avec un geste théâtral désignant d’abord le radio-réveil indiquant 00:03, puis la fenêtre dont les volets étaient clos sur une nuit sans lune, puis son torse parsemé d’épais poils bouclés.
– Attendez, attendez… J’ai prononcé aucune formule, protesta-t-elle. J’étais en train de… de traduire un texte en latin pour mes partiels et…
– Oui, je sais que ma formule d’invocation est en latin, la coupa-t-il, légèrement agacé. C’est pas comme si c’était moi qui l’avais écrite.
– Non, non, vous n’y êtes pas !
L’homme perdit patience et piétina sur ses étranges pieds en soupirant bruyamment. Il croisa les bras sur son torse nu.
– Enfin, quoi qu’il en soit, je suis là et conformément au rite d’incantation, je partirai pas avant d’avoir mené à bien ma mission. A ces mots, il désigna le parquet là où quelques instants auparavant se tenait un escalier bordé de flammes. Alors, quelle est-elle, jeune femme ?
– Euh…
– Bon. J’ai pas toute la nuit, alors vous savez quoi ? Montrez-moi votre texte en latin. Vous avez de la chance, je suis bilingue. Je vais vous corriger ça pendant que vous réfléchissez. Mais quand j’ai fini, vous êtes prête et vous avez une mission pour moi ! OK ?
– OK, lâcha-t-elle, abasourdie.
L’étranger claudiqua donc jusqu’à l’ordinateur de l’étudiante, encore ouvert sur sa traduction maladroite. A plusieurs reprises, il claqua la langue, se gratta la tête, puis finalement, il opina du chef, l’air satisfait.
– Voilà ! J’ai terminé, annonça-t-il en s’asseyant à côté d’elle sur son lit, seul élément de mobilier confortable dont elle disposait dans son studio. Il saisit l’ordinateur puis entreprit de lui expliquer avec un enthousiasme non dissimulé des éléments de grammaire et la confusion entre deux mots de vocabulaire qui a amené à son invocation accidentelle.
Bon, maintenant, donnez-moi ma mission, qu’on en finisse.
– Eh bien, je… J’avais pas vraiment compris que vous étiez Satan, alors…
– Oh, grands démons ! râla celui-ci. J’arrive tout droit de l’Enfer, je suis à moitié bouc et vous pensiez que j’étais un ange venu vous annoncer une bonne nouvelle ?
– Non, non, c’est juste que… Eh bien, la mission…
La jeune femme rougit puis désigna timidement un pot de confiture trônant sur son plan de travail.
– Ma grand-mère m’a envoyé un pot de confiture qu’elle a fait elle-même. Le seul souci, c’est que depuis que je l’ai reçu, il y a une semaine, j’ai toujours pas réussi à l’ouvrir… Et je me vois pas embêter mes voisins avec ça, alors…
– Vous préférez embêter Satan avec ça ?
– Ben, c’est que…
– Ça va, ça va. Je vais le faire.
A ces mots, il saisit le pot de confiture puis entreprit d’en tourner le couvercle. Il grimaça, serra les dents, secoua ses poignets plusieurs fois, utilisa un chiffon et passa le pot sous l’eau chaude. Après plusieurs minutes d’un combat acharné, le « plop » salvateur résonna dans la pièce, immédiatement suivi de deux soupirs de soulagement.
Dans une litanie grinçante, l’escalier infernal réapparut et Satan esquissa un sourire en coin avant de tremper le doigt dans le pot de confiture et de le lécher goulument.
– Rhubarbe… Succulent ! commenta-t-il, l’air impressionné, avant de s’enfoncer dans son Enfer non sans un salut de la main à l’attention de la jeune femme.
BATTLE LIBRE N°3 Nemo • 50 000 pour survivre
- Spoiler:
BATTLE LIBRE Spécial St Nicolas Em • L'assiette/les chaussons pour St Nicolas
- Spoiler:
- La légende des lutins de Saint Nicolas« Le meilleur de tous les cadeaux autour de n'importe quel sapin de Noël : la présence d'une famille heureuse tous enveloppés l'un dans l'autre. » ― Burton Hillis« Chérie, tu veux que je t’aide » « NON ! » Voilà c’est dit. Du haut de son mètre dix, Yuliya ne veut pas qu’on l’aide à faire sa petite couture. C’est une grande, elle est tout à fait capable de fabriquer toute seule les chaussons qu’elle veut faire. « Que fais-tu ma chérie ? » « Un chausson » « Pour une poupée ? » « Mais non maman ! Pour Anton la souris et sa famille ! » « Chérie tu sais… » Mais le père pose la main avec douceur sur l’épaule de la mère. Et si elle a envie d’y croire, pourquoi pas ? Elle découvrira bien assez tôt la réalité du monde après tout. L’aiguille que Yuliya manipule depuis quelques temps se plante soudainement dans son doigt. Quelques larmes se forment au bord de ses yeux mais elle les sèche rapidement d’un geste du bras. Elle a décidé qu’elle pouvait le faire, rien ne lui résistera ! « Ce qu’elle est… déterminée » soupire la mère avec un doux sourire de voir sa petite si volontaire, elle en est fière. Une petite moue du père montre qu’il pense plutôt à têtu lui, comme sa femme d’ailleurs, mais il se tait en levant les yeux au ciel. Ce qui lui vaudra de prendre une poignée de farine dans la figure, il a clairement pensé trop fort…
Si la journée passe dans la bonne tradition de la conception des cookies, gâteaux et autres gourmandises sucrées ou chocolatées de la Saint Nicolas, rien n’occupe plus Yuliya que ses petites créations. Avec de magnifiques pansements de fortune à chaque doigt qu’elle a piqué violemment avec l’aiguille, c’est-à-dire tous, elle contemple ses créations, heureuse. Devant la cheminée il y a les chaussons de son papa, sa maman et les siens. Et à côté il y a les petits chaussons qu’elle vient de finir et qu’elle a fait avec des bouts de tissus qu’elle a coupés dans une petite jupe. Ça, elle ne l’a pas encore dit à sa maman. Elle sait déjà ce qu’elle va dire « Tu ne pouvais pas demander un bout de tissus au lieu d'abîmer tes affaires ! Tu me rendras chèvre ! » Elle en rit doucement, la petite, ça l’amuse d’imaginer sa mère devenant comme ça si elle continue. Mais sa grand-mère lui a toujours dit qu’un vrai cadeau vient du cœur alors c’est normal pour elle de donner quelque chose qui lui appartient. En plus elle a grandi, elle était trop petite cette jupe. A moins que ce ne soit pas celle la… HUMmmmMM… Elle hausse les épaules, ce n’est pas bien grave.
Ses beaux petits chaussons sont au nombre de six, un pour Anton le papa, un pour Mina la maman et quatre pour les enfants qu’ils viennent d’avoir. Elle a fait un petit nœud en plus sur tous avec un petit bout de laine qu’elle a récupéré en tirant sur l’écharpe de sa maman. Elle les a mis sur sa petite chaise à elle pour que personne ne marche dessus car elle sait bien que son papa et sa maman n’y feront pas attention. Ils ne sont pas méchants, ce sont juste des adultes, ils oublient les petites choses. Une fois tout cela installé c’est un bon dîner qui les attend puis elle va se coucher comme il est de coutume de faire. Bien entendu ses parents prennent le temps de disperser les cadeaux pendant ce temps là, ils ont envie que leur petite fille soit heureuse et gâtée comme tous les ans. Les petits préparatifs qu’elle a fait pour ses amis imaginaires les attendrissent, quelle imagination à sept ans. La mère y met quelques petits morceaux de cookies et de réglisses en pensant faire plaisir à sa petite et pousse la chaise pour qu’elle ait toute la place pour déballer ses cadeaux au matin.
La nuit tombe, tout est calme dans la maison, une assiette a été laissée pour St Nicolas pour qu’il puisse manger. Quelques Piroshkis seront très bien. Rien de tel que des petits chaussons aux champignons et patates pour nourrir après un long voyage. Et puis c’est ce que préfère le père de Yuliya. Soudainement une ombre apparaît, une immense silhouette encapuchonnée. C’est elle que la petite fille attend et toute sa peau frissonne d’excitation à la vue de ce grand homme. Elle en est tellement heureuse mais chuttttttttt elle se tait, tapie dans l’ombre de la porte. Il regarde les cadeaux déjà mis aux pieds du sapin, les touche, rajoute un peu de magie ici et là sur les jouets pour qu’ils prennent vie et rendent heureux la petite. Et puis… Il se dirige de nouveau vers la cheminée pour partir. Yuliya panique. Et ses amis alors ! Mais où est la chaise ? Elle sort de l’ombre soudainement, ça ne va pas du tout et courre après ce grand homme pour s’accrocher à son grande cape. « Attends Saint Nicolas, attends !! Tu as oublié quelqu’un ! » Celui-ci se retourne, souriant à la petite fille, posant de nouveau son sac sur le sol pour s’accroupir. « Comment ça Yuliya ? » « La famille d’Anton, St Nicolas, il ne faut pas l’oublier ». Elle se retourne et cherche sa petite chaise. Elle va vite la récupérer pour montrer ce qu’elle a préparé mais dans sa précipitation, elle trébuche et tombe avec la chaise, renversant tout. Malheureuse et s’étant fait mal, les larmes la rattrapent alors que toute sa belle préparation est par terre. St Nicolas vient le prendre dans ses bras pour la réconforter, doux et grand homme et d’un geste de la main, tout se remet bien. « Mais bien sur. Comment ai-je pu oublier Anton ? C’est toi qui a préparé tout ça ? » demande-t-il à la petite fille. Elle hoche la tête, reniflant et hoquetant légèrement. « Les aiguilles sont trop grandes pour eux, ils peuvent pas le faire et sont oubliés chaque année. » « Mais tu as raison… Je n’y avais pas pensé, heureusement que tu es là. »
D’un baiser sur son front, il console Yuliya qui retrouve le sourire et il va chercher dans son sac des tous petits cadeaux de la taille d’une souris. Un petit cadeau, deux, trois, quatre, cinq et six. « Voilà » « Ils vont être tellement heureux ! » Et elle est tellement heureuse elle aussi, sautillant sur place en regardant les petits cadeaux. Saint Nicolas l’observe, amusé, remarquant qu’elle n’a même pas fait attention à ses propres présents, bien trop occupée à faire que ses amis en aient. Ses petites poupées à ses doigts lui montrent aussi sa volonté et sa bonté. « Dis-moi Yuliya, tu serais prête à m’aider ? » « Bien sur ! » « Alors voila… » Le vieil homme prit la petite fille sur ses genoux pour discuter longuement avec elle. Il avait beau tout voir, il ne pouvait voir les animaux aussi petits que des souris. Et il serait bien malheureux désormais de ne pas pouvoir les gâter. Il proposa alors à la petite fille de devenir le petit lutin de son quartier. Son occupation ? Trouver, Anton et elle, toutes les petites familles et les aider à confectionner leur chausson pour l’année prochaine et ainsi n’être plus jamais oublié. Après tout, Saint Nicolas passe pour tous les enfants gentils, quel que soit leur taille. Elle accepta bien entendu, l’année serait longue mais pleine de rebondissements et surtout de beaucoup d’amour.
Et c’est ainsi que ce soir là, dans chaque maison où un enfant crut assez en lui pour qu’il puisse lui parler, que St Nicolas créa ses petits lutins pour que plus jamais personne ne soit oublié. Et ses bambins si généreux ne perdirent jamais leur âme d’enfant, continuant de voir le bon Saint Nicolas chaque année, transmettant leur vision douce et émerveillée du monde autour d’eux et confectionnant les chaussons pour que le bonheur ne s’éteigne jamais.(c) DΛNDELION
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Christie
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# Re: Gagnants des challenges littéraires - Lun 1 Juil - 12:02
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